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Commentaire de la nouvelle version du Soutra du CĹ“ur de la Prajnaparamita
La Sagesse qui nous mène à l'autre rive
Sur le site francophone du Village des Pruniers, vous trouverez un enregistrement audio du chant du Cœur de la Prajnaparamita, ainsi que la vidéo prise lorsque la Sangha l'a chanté pour la première fois en avril 2016.
Nous vous livrons maintenant une traduction en français du commentaire écrit par Thay pour expliquer la raison de cette nouvelle version du soutra.
Dans la joie de toucher cette compréhension ultime !
Si vous lisez la musique, profitez aussi de la partition écrite par Frère Phap Linh.
Témoignage sur le deuxième message de la retraite d'hiver 2016-2017
Chère Communauté,
Lorsque ma Maman est décédée, je me trouvais au Village, c’était en juillet 1991.
J’avais quitté ma mère quelques jours auparavant et j’avais noté un petit changement dans son comportement habituel : elle ne s’était pas levée le matin de mon départ comme elle le faisait toujours et je suis allé l’embrasser dans son lit pensant qu’elle était simplement fatiguée.
Hameau du Bas : il était environ 5h30, la cloche du matin n’avait pas encore retenti, qu’un ami envoyé par Sœur Chân Không, était venu me chercher en urgence pour répondre à un appel téléphonique provenant de ma sœur. J’ai aussitôt fait le lien entre cet appel et la fatigue de ma mère, sachant qu’un évènement important s’était produit.
Maman était partie… je ne pleurais pas.
Après la méditation du matin, nous sommes tous montés au Hameau du Haut pour le petit déjeuner, et pour moi, être conduit à la gare en direction de Limoges par la suite.
Pendant le petit déjeuner j’ai senti deux mains se poser doucement sur ma tête, libérant toute ma douleur… deux mains pleines d’amour et de compréhension.
Après l’enterrement, je suis rentré directement au Village et le lendemain les Frères et les Sœurs de l’Inter-Etre m’ont proposé d’organiser pour moi et ma mère une cérémonie devant l’autel du Bouddha. Ce fut un très beau moment rempli de simplicité et de profondeur. J’étais assis face à l’autel et les Amis de chaque côté. Nous avons chanté les Sutras et ensuite je me suis incliné et prosterné devant l’autel du Bouddha.
Pendant plusieurs années, j’avais fait des prosternations devant le Bouddha, par imitation, voyant le Bouddha comme un être supérieur quelque part au-dessus de ma tête ou dans les nuages, le ciel. Je voyais le Bouddha comme je voyais Dieu ou Jésus lorsque j’étais enfant, comme Celui qui dirige tout sur terre, nos vies, notre naissance, notre mort, nos actions bonnes. Et bien sûr, quant à nos actions mauvaises, il y avait Satan qui s’occupait de cela, pas très loin de moi.
Dans mon idée, Bouddha, Dieu, Jésus ou Satan étaient des êtres réels ayant une identité, une existence séparée.
Cependant, pour la première fois en ce mois de juillet 1991, à l’occasion de cette cérémonie pour ma mère, il s’est produit un évènement particulier pendant lequel je me suis senti comme transporté par une force, une énergie inconnue, surtout en faisant les prosternations, où le Bouddha n’était plus le Bouddha, où ma mère n’était plus ma mère, où les Amis présents et me soutenant n’étaient plus là non plus, où moi-même je n’existais plus vraiment… Certes, tout était bien réel, les choses, les objets, les personnes, les chants, la statue du Bouddha, l’autel et j’étais bien là à genoux en train de m’incliner, mais tout cela n’avait plus soudainement la même identité que je lui attribuais avant.
Pendant les prosternations, transporté par cette énergie d’éveil et de lumière, j’ai pu prendre ma Maman dans mes bras et l’embrasser en moi-même, comme je ne l’avais jamais fait durant son vivant. Pendant ces touchers de la Terre, j’ai pu rencontrer le Bouddha, non pas à l’extérieur mais à l’intérieur de mon corps, de mon esprit. Les Amis aussi se prosternaient en moi, bien qu’étant toujours assis à leurs places, et moi-même m’inclinant, je n’étais pas à part, séparé de mon entourage. Je m’inclinais et ma Maman s’inclinait, les Amis s’inclinaient en même temps, le Bouddha n’était pas une simple statue sur un autel, il s’inclinait aussi en même temps. Il n’y avait plus à cet instant quelqu’un qui s’appelle « moi » ou qui s’appelle « Amis », qui s’appelle « Maman », et même quelqu’un qui se nomme « le Bouddha ».
Il n’y avait plus de différences entre toutes ces personnes, toutes ces choses, comme une sorte d’unité, une seule et même énergie bienfaisante. Chacun de nous était l’autre et vice-versa. Finalement, nos cinq Skandhas allaient tous dans le même sens, nos corps, nos sensations, nos perceptions, nos formations mentales, nos consciences ne formaient qu’un tout où les identités s’estompaient et où chacun de nous, avait certainement pu toucher du doigt une goutte de Liberté.
Voilà mon expérience à propos des désignations conventionnelles, du sens qu’elles ont, et de la manière où j’ai sans doute pu toucher pour la première fois cette notion « d’identité séparée » où les différences laissent place à la nature propre de chaque chose : l’interdépendance.
« Celui qui s’incline et celui devant lequel il s’incline n’ont pas d’identité séparée » TNH
Poèmes et témoignages des pratiquant-e-s à la Maison de l'Inspir
Un livre d'or pour la Maison de l'Inspir
Voici deux partages récents d'amies de la Sangha.
« Sur le chemin de nos chères Sœurs»
"Bonjour mes sœurs,
[...]merci à vous toutes.
Merci à Thay.
Merci de votre présence, de vos énergies
Merci de m'avoir accueillie avec tant de bienveillance, d'avoir accueilli mes paroles, .... dans un noble silence respectueux.
Vous m'avez appris à redessiner un sourire sur mon visage ; et à cet instant présent la paix semble pointer le bout de son nez dans mon coeur. Je sais ... il me faut continuer à arroser cette graine.
J'ai découvert des sœurs, des cœurs.
J'ai senti en vous toutes vos personnalités et vos sensibilités , votre légèreté... et j'ai été émue.
Je remercie aussi toutes les personnes que j'ai rencontré, avec lesquelles j'ai partagé une ou plusieurs nuits, un ou plusieurs mots, une ou plusieurs médiations, ... .
Désolée de vous l'apprendre .... mais je reviendrai !
Un lotus à vous toutes"
Atelier Educ'Inspir le 21 janvier 2017
Le thème de l'atelier Educ'Inspir (la pleine conscience dans le secteur éducatif) du 21 janvier prochain sera "la joie et le bonheur". Nous espérons que vous serez aussi nombreux-ses et enthousiastes à nous rejoindre que vous l'avez été aux rencontres précédentes... Voici en introduction à cette journée des citations de notre maître Thich Nhat Hanh, pour nous nourrir dès à présent !
Citations extraites des livres «La paix en soi, la paix en marche », « Enseignements sur l'amour. », « Le coeur des enseignements du Bouddha », « La sérénité de l'instant. Paix et joie à chaque pas. » de Thich Nhat Hanh.
« Si notre joie et notre bonheur sont profonds, nous aurons beaucoup à donner et à partager. »
« Si nous sommes capables de toucher les merveilles de la vie, si nous savons comment vivre heureux à chaque instant, nous ne créerons pas de souffrance pour nous-mêmes et pour autrui. »
« Utilisez vos talents pour trouver des moyens de prodiguer du bonheur à vous-même et aux autres- Le bonheur qui provient de la méditation et non de la poursuite des plaisirs sans fruit. La joie méditative a la capacité de nourrir notre pleine conscience, notre compréhension et notre amour. »
« Le bonheur n'est pas quelque chose d'individuel ; il est de la nature de l'inter-être. Quand vous réussissez à faire sourire un ami, son bonheur vous nourrit ; quand vous parvenez à la paix, à la joie et au bonheur, vous le faites pour tout le monde. »
« Commencez par vous nourrir de sentiments de joie. Pratiquez la méditation marchée dans la nature, appréciez l'air frais, les arbres, les étoiles dans le ciel nocturne. »
« Les sentiments de joie ont la capacité de transformer les sentiments de chagrin et de douleur en nous. »
«Pratiquer la pleine conscience nous aide à apprendre à apprécier le bien-être qui est déjà là. Avec la pleine conscience, nous chérissons notre bonheur et nous pouvons le faire durer. »
« Ne jetez pas votre souffrance, touchez-là. Affrontez-là directement et votre joie deviendra plus profonde. Vous savez que la souffrance et la joie sont toutes deux impermanentes. Apprenez l'art de cultiver la joie. »
« Quelle joie d'être assis, en équilibre, à l'aise , d'être avec sa respiration, son sourire, sa vraie nature. Notre rendez-vous avec la vie se produit dans l'instant présent. Si nous ne découvrons pas la paix et la joie maintenant, quand pourrions-nous les découvrir ? Demain ? Après-demain ? Qu'est-ce qui nous empêche d'être heureux tout de suite ? »