Photos de la fabrication de la statue de Thay et du Dr King
Voici quelques photos de la fabrication de la statue de Thay et du Dr King, des photos du jour de l'inauguration ainsi que deux photos du motel Ă Memphis oĂč a Ă©tĂ© assassinĂ© le Dr King en 1968. Le motel a Ă©tĂ© transformĂ© en un musĂ©e des droits civils. Nous Ă©tions 45 frĂšres et soeurs monastiques Ă visiter le musĂ©e lundi dernier.
Question : Y-a-t'il la vie aprĂšs la mort?
Durant une session de questions/réponses le 21 juin 2014 Thay répond à une question posée par deux jeunes amies. La réponse est en anglais. Vous pouvez avoir la traduction en français en cliquant sur la petite roue située à droite et en bas de l'image. Ensuite cliquez sur "subtitles" et ensuite "french".
Un maĂźtre Ă la recherche de son disciple - PoĂšme de Thay
Voici un trĂšs beau poĂšme Ă©crit par notre maĂźtre et qu'une de nos amies a magnifiquement traduit pour nous.
Un maĂźtre Ă la recherche de son disciple
Je tâai cherchĂ©, mon enfant,
Depuis les temps oĂč les riviĂšres et les montagnes Ă©taient toujours dans lâobscuritĂ©,
Je te cherchais alors que tu étais plongé dans un sommeil profond
Alors que la conque avait déjà sonné plusieurs fois dans les dix directions.
Sans quitter notre montagne ancestrale je regardais vers les pays lointains
Et jâai reconnu tes pas sur tant de sentiers diffĂ©rents.
OĂč vas-tu, mon enfant ?
Il y a eu des temps oĂč le brouillard est venu
Enveloppant les villages éloignés, et toujours
Tu errais dans les pays lointains.
Jâai appelĂ© ton nom Ă chaque respiration,
Confiant que, bien que tu aies perdu le chemin,
Tu saurais finalement comment revenir vers moi.
Parfois, je me manifeste juste sur le sentier oĂč
Tu avances, mais tu me regardes comme si jâĂ©tais un Ă©tranger
Tu ne vois pas le lien entre nous dans nos
Vies passĂ©es, tu ne te souviens plus du vĆu prononcĂ© il y a longtemps.
Tu ne mâas pas reconnu
Parce que ton esprit est pris dans des images concernant un futur lointain.
Dans les vies passées, souvent tu as pris ma main
Et nous avons aimé cheminer ensemble.
Nous sommes restés longtemps assis ensemble au pied des vieux pins.
Nous sommes restés cÎte à cÎte en silence pendant des heures
Ecoutant le chant du vent qui nous appelait doucement
Et regardant passer les nuages blancs.
Tu as ramassĂ© la premiĂšre feuille rouge de lâautomne et tu me lâas offerte
Et je tâai emmenĂ© Ă travers des forĂȘts profondĂ©ment enneigĂ©es.
Mais oĂč que nous allions, nous revenons toujours Ă notre
Montagne ancestrale pour ĂȘtre proches de la lune et des Ă©toiles
Pour inviter chaque matin la cloche Ă sonner
Et aider les ĂȘtres vivants Ă sâĂ©veiller.
Nous nous sommes assis paisiblement sur la montagne An Tu avec
Le maĂźtre de la forĂȘt des grands bambous
Le long des frangipaniers en fleurs.
Nous avons pris la mer pour sauver les boat people à la dérive.
Nous avons aidé Maßtre Van Hanh à construire le Thang, longue capitale,
Nous avons construit ensemble un ermitage au toit de chaume,
Et nous avons déployé un filet pour sauver Trac Tuyen When de la noyade !
Le son de la marée montante était assourdissant
Sur les rives du fleuve Tien Duong.
Ensemble, nous avons ouvert le chemin et nous avons marché
Dans cet espace immense hors de lâespace.
AprÚs de nombreuses années de travail pour déchirer le filet du temps.
Nous avons conservé la lumiÚres des étoiles filantes
Et nous en avons fait une torche pour aider ceux qui veulent rentrer Ă la maison
AprĂšs des dizaines dâannĂ©es dâerrance dans le lointain.
Mais il y a eu des moments oĂč les graines de
Vagabondage en toi sont revenues Ă la vie
Et tu as quittĂ© ton maĂźtre, tes frĂšres et tes sĆurs
Seul, tu erresâŠ
Je te regarde avec compassion
Bien que je sache que ce nâest pas une vĂ©ritable sĂ©paration
(puisque je suis déjà dans chaque cellule de ton corps)
Et que tu auras peut-ĂȘtre encore le besoin de jouer au fils prodigue.
Câest pourquoi je promets que je serai lĂ pour toi
A chaque fois que tu seras en danger.
Parfois, tu étais inconscient sur les sables chauds des déserts frontaliers.
Je me suis manifesté dans un nuage pour te rafraßchir de mon ombre.
Dans la nuit, le nuage se transformait en rosée
Et le nectar de compassion tombait goutte Ă goutte pour que tu puisses boire.
Parfois tu étais plongé dans des abßmes obscurs
ComplĂštement perdu, loin de ta vraie demeure.
Je me suis manifesté comme une longue échelle
Et je me suis laissé descendre légÚrement vers toi
Pour que tu puisses grimper vers la lumiĂšre
Pour redécouvrir le bleu du ciel,
Le chant du ruisseau et des oiseaux.
Parfois, je tâai reconnu Ă Birmingham,
Dans le district de Do Linh ou en Nouvelle Angleterre.
Je tâai rencontrĂ© parfois Ă Hang Chau, Xiamen ou Shanghai
Je tâai trouvĂ© parfois Ă Saint Petersburg ou Berlin Est.
Parfois, tu nâavais que cinq ans, je tâai
Vu et je tâai reconnu.
GrĂące Ă la graine de Bodhicitta que tu portes en ton tendre cĆur.
Chaque fois que je tâai vu, toujours jâai levĂ©
La main pour te faire signe,
Que ce soit dans le delta du Nord, Ă Saigon ou dans le port de Thuan An.
Parfois, tu étais la pleine lune dorée suspendue
Au-dessus du sommet de la montagne Kim Son,
Ou le petit oiseau volant au-dessus de la forĂȘt de Dai Lao, une nuit dâhiver.
Souvent je tâai vu
Mais tu ne mâas pas vu,
Alors que tu marchais dans le soir, les vĂȘtements trempĂ©s de brouillard.
Mais finalement, tu es toujours rentré à la maison.
Tu es rentrĂ© Ă la maison et tu tâes assis au pied de notre montagne ancestrale
Ecoutant les cris des oiseaux, les hurlements des singes
Et les chants du matin résonnant dans le hall du Bouddha.
Tu es revenu vers moi, décidé à mettre fin à ton vagabondage.
Ce matin-là , les oiseaux de la montagne ont salué avec joie le soleil qui brillait.
Sais-tu, mon enfant, que les nuages blancs
Flottent toujours sous la voûte du ciel ?
OĂč es-tu maintenant ?
La montagne ancestrale est toujours lĂ , en ce
Lieu du moment présent.
Bien que la vague Ă crĂȘte blanche veuille toujours
Aller dans lâautre direction,
Regarde Ă nouveau, tu me verras en toi et dans chaque feuille et chaque bourgeon de fleur.
Si tu prononces mon nom, tu me verras immédiatement.
OĂč vas-tu ?
Le vieux frangipanier offre ses fleurs odorantes ce matin.
Toi et moi nâavons jamais Ă©tĂ© rĂ©ellement sĂ©parĂ©s. Le printemps est venu.
Les pins ont revĂȘtu leurs nouvelles aiguilles dâun vert brillant
Et, Ă la lisiĂšre de la forĂȘt, les pruniers sauvages
Sont couverts de fleurs.
Thich Nhat Hanh