Retraite d'hiver chez soi 2015-2016
Avec ce cinquième message de la retraite d'hiver chez soi, nous vous proposons un cheminement pour clore cette étape et mettre en place un « fil rouge » qui pourra vous accompagner tout au long de l'année.
L’accueil du nouvel an lunaire a lieu le 7 février au soir, et le 8 février est le premier jour de l’année lunaire ; nous vous invitons à être en lien avec le Village et la MDI pour trouver des sources de méditation et d'inspiration pour cette nouvelle année : l'année du Singe.
Dans ce message, nous vous proposons d'explorer le contentement : « Samtosha »; une vertu qui est souvent présentée de façon indirecte, transversale dans les enseignements de Thây.
Le contentement, c'est « vivre heureux dans le moment présent », 7 ième des 14 EPC ;
« Nous avons assez »
« Ceci est un moment de bonheur »
« Si nous voulons faire la liste des conditions de bonheur, plusieurs pages ne suffiraient pas » nous dit Thây.
« Mudita est la joie faite de paix et de contentement » Le coeur des enseignements du Bouddha
Nous pouvons trouver le contentement dans des mots voisins ; samtusta, santusta, santosa
Propositions de pratique
1) Contentement dans le corps
- Transformer les sensations neutres en sensations agréables
Nous rejoignons le Soutra des Quatre Etablissements de la Pleine Conscience, nous pouvons y lire que les sensations peuvent être agréables, désagréables ou neutres et Thây nous invite à transformer les sensations neutres en sensations agréables. Les sensations neutres du corps c'est, généralement, le silence du corps, l’inconscience de notre corps, parce qu’il fonctionne tout seul sans qu’on le lui demande. Donner de l'espace à notre corps c’est pouvoir reconnaître les sensations neutres.
Au cours de la méditation, ou à d'autres moments dans la journée, prendre conscience d'une sensation neutre : par exemple « dans mes jambes il y a des sensations neutres » (je ne sens rien ou pas grand-chose, je n’en suis pas vraiment conscient(e)) et se réjouir d'avoir des jambes en bon état, voir que nos jambes sont une des multiples merveilles de notre corps.
2) Le contentement dans l'esprit
Pratiquer l'effort juste
« Quand le moine est en colère, il sait qu'il est en colère, quand le moine n'est pas en colère, il sait qu'il n'est pas en colère » ainsi s'exprime le Bouddha dans «l'observation de la formation mentale dans la formation mentale ».
La colère est souvent perceptible à travers les dégâts qu'elle provoque, mais savons-nous observer les moments où nous ne sommes pas en colère et nourrir les graines de joie et de confiance qui sont en nous ? C'est ce que nous propose la pratique de l'effort juste dans le noble octuple sentier.
La gratitude est un moyen de cultiver le contentement de l'esprit, nous vous proposons de retrouver cette belle pratique de noter le soir dans notre journal ce qui nous a permis d'être en contact avec la gratitude.
Méditer sur le Soutra de Celui qui Connaît l'Art de Vivre Seul ;nous pouvons en lire un court extrait pour nourrir notre méditation
Remarque : Cette distinction entre le corps et l'esprit est commode, mais nous savons qu'en portant notre attention au corps, nous nourrissons notre esprit et que tout ce qui traverse notre esprit s'inscrit dans le corps.
3) Développer Samtosha dans nos engagements en tant qu'écologiste
Vivre heureux dans le moment présent est une qualité qui a besoin d'être développée dans le bouddhisme engagé. S'entraîner à pratiquer l'équanimité est une aide précieuse pour aller dans ce sens.
L'équanimité – Upekhsa- est une porte du contentement « Upeksha possède la qualité de « la sagesse de l'égalité », la capacité de voir chaque personne de la même manière, sans faire de distinction entre soi et autrui » Le coeur des enseignements du Bouddha.
En développant cette vertu, progressivement nous apprenons à calmer notre colère et notre irritation et à pouvoir offrir Samtosha autour de nous.
Pour tous celles et ceux qui se sont engagés dans l'écologie comment pratiquer le contentement ?
Comment trouver l'équilibre entre la volition ; la détermination la plus profonde et la plus noble et cultiver le contentement ?
Parler de « Sobriété heureuse » n'est-elle pas une autre façon de parler du contentement ?
Comment ne pas être emporté par le désespoir ou la colère face à l’ampleur de la tâche qui attend l’écologiste si celui-ci ne sait pas nourrir en lui-même ses graines de joie ?
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Septième entraînement (des quatorze entrainements) : S’établir heureux dans le moment présent
Conscients que la vie n’est accessible que dans le moment présent, nous nous engageons à nous entraîner à vivre pleinement chaque instant de notre vie quotidienne. Nous essaierons de ne pas nous perdre dans la dispersion, de ne pas nous laisser emporter par les regrets du passé, les soucis du futur ou l’avidité, la colère et la jalousie du présent. Nous pratiquerons la respiration consciente pour être attentifs à ce qui se passe dans l’ici et le maintenant. Nous sommes déterminés à apprendre l’art de vivre en pleine conscience en touchant les éléments merveilleux, rafraîchissants et porteurs de guérison qui sont en nous et autour de nous, quelle que soit la situation. Ainsi, nous pourrons cultiver les semences de joie, de paix, d’amour et de compréhension en nous-mêmes, afin de faciliter le travail de transformation et de guérison dans notre conscience profonde. Nous sommes conscients que le bonheur dépend principalement de notre attitude mentale et non des conditions extérieures. Nous pouvons vivre heureux dans le moment présent simplement en reconnaissant que nos conditions de bonheur sont déjà plus que suffisantes.
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Soutra de celui qui connaît l'art de vivre seul (extraits)
Ainsi ai-je entendu: Un jour, le Bouddha demeurait au monastère d’Anathapindika dans le parc Jeta près de Savatthi. Il fit venir les moines et leur dit: “Moines!”
Et les moines répliquèrent: “Nous sommes là.”
Le Très Honoré dit:
“Je vais vous enseigner ce que signifie ”savoir vivre seul”.
Pour commencer, je vais donner un aperçu de l’enseignement puis je continuerai par une explication détaillée. Moines, écoutez attentivement.”
“Nous écoutons, Très Honoré.”
Le Bouddha enseigna:
“Ne poursuivez pas le passé.
Ne vous perdez pas dans le futur.
Le passé n’est plus.
Le futur n’est pas encore.
Regardez attentivement la vie maintenant.
Le pratiquant demeure stable et libre.
Soyons diligents aujourd’hui, demain il sera trop tard.
La mort vient sans prévenir,
et l’on ne marchande pas avec la mort.
Qui sait demeurer nuit et jour dans la Pleine Conscience est appelé par le Bouddha:
“Celui qui connaît l’art de vivre seul.”
“Moines, qu’entendons-nous par poursuivre le passé?
Lorsque quelqu’un pense à ce qu’étaient son corps, ses sensations, ses perceptions, ses facteurs mentaux, sa conscience dans le passé; lorsqu’il pense ainsi et qu’il commence à s’attacher à ces choses du passé, alors cette personne est entrain de poursuivre le passé.
“Moines, qu’entendons-nous par ne pas poursuivre le passé? Lorsque quelqu’un pense à ce qu’étaient dans le passé son corps, ses sensations, ses perceptions, ses facteurs mentaux, sa conscience, lorsqu’il pense ainsi et qu’il ne commence pas à s’attacher à ces choses du passé, alors cette personne ne poursuit pas le passé.”
“Moines, qu’entendons-nous par se perdre dans le futur?
Lorsque quelqu’un pense à ce que seront son corps, ses sensations, ses perceptions, ses facteurs mentaux, sa conscience dans le futur; lorsqu’il pense ainsi et qu’il commence à s’attacher et à rêver à ces choses qui appartiennent au futur, alors on peut dire qu’il se perd dans le futur.
“Moines, qu’entendons-nous par ne pas se perdre dans le futur? Lorsque quelqu’un pense à ce que seront son corps, ses sensations, ses perceptions, ses facteurs mentaux, sa conscience dans le futur, lorsqu’il pense ainsi et qu’il ne commence pas à s’attacher et à rêver à ces choses qui appartiennent au futur, alors on peut dire qu’il ne se perd pas dans le futur.” “Moines, qu’entendons-nous par être emporté par le présent?
Quand une personne n’apprend rien et ne sait rien de ce qui concerne l’Éveillé, les pratiques de transformation et la communauté, ne connaît rien de ce qui concerne les sages et leurs enseignements ou ne pratique pas ceux-ci, quand cette personne pense: “Ce corps est moi, je suis ce corps, Ces sensations sont moi, je suis ces sensations. Cette perception est moi, je suis cette perception. Ce facteur mental est moi, je suis ce facteur mental. Cette conscience est moi, je suis cette conscience,” alors cette personne est emportée par le présent.
“Moines, qu’entendons-nous par ne pas être emporté par le présent?
Quand une personne apprend et connaît ce qui concerne l’Éveillé, les pratiques de transformation et la communauté, connaît ce qui concerne les sages et leurs enseignements ou pratique ceux-ci, quand une personne ne pense pas:
“Ce corps est à moi, je suis ce corps, Ces sensations sont à moi, je suis ces sensations. Cette perception est à moi, je suis cette perception. Ce facteur mental est à moi, je suis ce facteur mental. Cette conscience est à moi, je suis cette conscience,” alors cette personne n’est pas emportée par le présent.”
“Ainsi, je viens de vous donner un aperçu et des explications sur ce que veut dire Celui qui sait vivre seul.”
Après que le Bouddha eut terminé cet enseignement, les moines furent enchantés de le mettre en pratique.
Témoignage
J’ai souvent pensé que ma vie n’est pas la mienne, que j’aurai du avoir une autre vie, que ce corps n’est pas celui que j’aurai du avoir, le trouvant trop maigre et mal formé, que les personnes avec qui j’ai grandi, vécu, les personnes que j’ai côtoyées, n’étaient pas non plus les bonnes personnes pour moi…
Je pensais que j’allais me réveiller, tout comme on sort d’un mauvais cauchemar, et qu’on s’aperçoit que ce n’était qu’un rêve.
Je me voyais moche, sale, ne plaisant pas aux autres ; je me voyais incapable de faire quelque chose dans cette vie, je n’avais que des rêves de grandeur irréalisables pour moi, parce que je ne faisais que rêver et surtout je vivais comme « un mort », replié sur moi-même, seul et solitaire.
J’ai nourri ces idées-là presque toute ma vie…
J’ai subi dans l’enfance des violences psychologiques, des violences physiques, à tel point que j’ai développé une attitude psychique particulière pour m’adapter et survivre, notée comme ceci par une institutrice à l’école primaire : « Doux et sensible, présente des troubles du comportement, indifférence apparente à toute chose,…, yeux hagards,… ». Cette institutrice a essayé de me sauver, en vain dirai-je, mais pas tout à fait.
En fait, voilà la première personne qui me convenait et qui comprenait ma douleur ; c’était aussi la première personne qui a apporté une vraie joie dans ma vie, et je me souviens qu’il me tardait de la voir à l’école, et pourtant je détestais l’école !
Si je regarde profondément aujourd’hui tous ces évènements, je vois bien qu’ils m’apportent une nourriture extrêmement riche dans ma pratique de la méditation tous les jours, je vois bien que tout cela a un sens, et sans forcément vouloir revivre ce passé douloureux, je n’en rejette rien du tout, c’est mon compost ; la vie que j’ai eu après l’enfance jusqu’à aujourd’hui, avec toutes ses zones d’ombre, je n’en rejette rien non plus, c’est la boue épaisse qui fait fleurir les lotus parfumés.
J’ai déjà transformé de nombreuses souffrances, et j’ai déjà pu apporter de l’amour à ceux de qui j’étais un souffre-douleur, et je n’en garde aucune trace de haine, de vengeance, ni même une idée de responsabilité quelconque ; seulement c’est ma vie, et ces personnes-là ont été les personnes les plus importantes de ma vie. Très souvent je leur envoie mon cœur avec le son de la cloche d’éveil ; si je suis en paix, je sais que ces personnes seront aussi en paix, parce qu’il y a en moi une continuation spirituelle que je désire belle et profonde.
Je vois bien encore comment j’arrive à me nourrir de tous les moments heureux que j’ai pu avoir pendant cette enfance terrible, je les perçois seulement maintenant, et je les prends de tout mon cœur comme un bienfait inestimable ! Mon cœur est joyeux, même si mon corps meurtri me donne quelques douleurs. Mon cœur est joyeux car il connaît la valeur de l’amour véritable, l’altruisme, surtout aujourd’hui où je me rends compte de tout ce que je peux apporter aux autres Amis, Amies, qui sont dans la souffrance ou la recherche d’un chemin de joie.
J’apprécie à sa juste valeur la fleur d’orchidée dans mon salon, exempte d’identité séparée, j’apprécie beaucoup semer des graines sur le balcon et de les voir germer, ce sont des graines de joie sous la forme de potirons, d’herbes aromatiques, de tomates… que j’offre pour être plantées dans un vrai jardin.
Je vois bien aujourd’hui toutes les qualités de mon épouse, et quand je suis en colère ou quand elle est en colère, nous gardons le silence et ne nous agressons plus comme par le passé ; et parfois, quand la condition se présente je lui dis doucement : « Chérie, tu as de la colère en toi », et cette phrase je la répète pour moi : « J’inspire, et je sais que j’ai de la colère en moi ». Et souvent je me souviens de cette sentence : « Dans trois cents ans, quel visage aurons-nous, que nous ne puissions trouver la paix ? »
Les fortes douleurs chroniques qui m’affectent, je m’en passerai bien évidemment, mais elles sont là constantes et régulières, apparaissant pour moi comme des cloches d’éveil et me ramenant à la pratique de l’amour bienveillant, de la vision profonde, de la patience, de l’inclusivité… je ne maltraite plus mon corps, et je sais qu’il n’est pas trop tard pour en prendre soin. Je ne prends pas de traitement chimique régulier pour ces douleurs, seulement pendant les crises trop fortes, et je peux dire que la pratique de la méditation m’aide beaucoup à vivre ces moments délicats, sans entamer ma joie et mon bonheur. Ces moment-là sont des instants de pratique de la pleine conscience très forts : « J’inspire, je sais que mon corps souffre, j’expire, je vois la nature de non-naissance de mon corps », ou bien « Ce corps, cette douleur, ne sont pas moi, je ne suis pas limité par ce corps, cette douleur ». C’est ma façon de faire, car malgré les crises, je peux respirer avec fraîcheur et m’en réjouir, je peux marcher et faire un premier pas librement… c’est une pratique de longue haleine bien sûr, il faut du temps, et je sais que j’ai beaucoup de temps. La méditation c’est 80% de mon traitement, et ces derniers temps mes crises sont plus « légères », je peux même en avoir plus qu’une sur deux, c’est merveilleux non ?
Quatrième message Retraite d’Hiver 2015/2016
Quel jour on est? dit Winnie
On est aujourd'hui, dit Porcelet
C'est mon jour préféré; dit Winnie
Ce petit discours entre Winnie et Porcelet nous invite à la joie de vivre, une joie toute simple remplie de tendresse envers l’être aimé, envers son ami ou amie ; il n’y a rien à rajouter ! Nous sommes « aujourd’hui » tout simplement, et ce jour-là c’est notre jour préféré car c’est le seul jour où nous pouvons être vraiment présents pour ceux qui nous entourent, mais aussi pour notre environnement, notre Terre. Le jour d’hier n’est plus là, et la journée du lendemain n’est pas encore arrivée.
Soigner l’écologiste qui sommeille en nous :
- Dans ce quatrième message nous sommes invités à nous nourrir des évènements porteurs de joie dans notre vie quotidienne, à commencer par notre respiration avec laquelle nous pouvons entrer en contact dès le réveil, avec notre corps physique composé des mêmes éléments que la Terre, notamment l’eau présente au moins à 60%, nos sensations par rapport à notre environnement extérieur, nos amies et amis qui nous entourent, et le plus souvent qui nous aiment, sans que l’on s’en rende compte…
Nous trouverons plus bas une méditation guidée, destinée à nourrir des graines de joie en nous. Nous avons un corps bien vivant et il y a aussi la respiration ; cela est déjà une source de réjouissance, et peut-être ne devons-nous pas attendre que ce corps, cette respiration soient dissolus pour produire de la joie… la joie étant aussi le chemin lui-même (voir cette méditation dans « Propositions de pratique » ci-dessous).
« Chacun d’entre nous peut agir pour protéger notre planète et en prendre soin. Notre manière de vivre doit garantir l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Notre manière de vivre sera notre message. » (Ce Monde est tout ce que nous avons - TNH)
Nous vous invitons aussi à revenir à une pratique environnementale à mettre en œuvre chez soi, à la maison, mais aussi au travail ou encore à l’extérieur, dans la vie de tous les jours. Celle-ci concerne nos déchets que nous produisons en masse et rejetons, pour la plus grande part, dans la nature. Nous savons que la Terre accepte tout ce qu’on lui donne sans se plaindre, elle reçoit de la même manière les déchets organiques qui sont nourrissants tout comme elle reçoit aussi les déchets toxiques, polluants, et non dégradables. Pour exemple, certains déchets mettent des années, voire des centaines et même des milliers d’années à se dégrader dans le sol ou dans les océans ; d’autres ne se dégradent pas du tout, étant indigestes pour les bactéries et les champignons. De plus certains plastiques qui se dégradent risquent d’entrer dans notre chaîne alimentaire.
Propositions de pratique :
Voici une pratique d’éveil qui peut être mise en place pour chacun d’entre nous en tant que consommateur :
- apprenons et essayons de produire moins de déchets, notamment les emballages
- essayons d’acheter des produits ou de la nourriture qui ne comportent pas, ou très peu, d’emballages
- essayons de privilégier les emballages vraiment recyclables et biodégradables
Voici, ci-après, pour nous inspirer, deux liens internet fournis par une Amie d’une Sangha en Belgique, cheminant sur la voie du « zéro déchet » ; par sécurité informatique, faire un copier-coller de ces liens internet :
http://alternatives.blog.lemonde.fr/2012/11/25/zero-waste-home-les-johnson-un-couple-deux-enfants-et-zero-dechet-depuis-trois-ans/
http://www.untrucparjour.org/tag/zero-dechet/
Méditation, nourrir les graines de joie
textes inspirés : par l'ouvrage Un lotus s'épanouit
par les pages 62 et suivantes du livre La respiration essentielle
et par le chapitre 5 du livre Enseignement sur l'amour
Inspirant, mon attention bienveillante se porte sur l’inspiration
Expirant, mon attention bienveillante se porte sur l’expiration
Je souris avec bienveillance au souffle qui m’accompagne jour et nuit
Inspir avec bienveillance - Expir avec bienveillance
Inspirant, si l'inspiration devient plus calme, plus douce, j'en suis conscient, consciente
Expirant, si l'expiration ralentit et devient plus profonde, j'en suis conscient, consciente
Inspiration plus douce - Expiration plus profonde
Inspirant, l'attention se porte sur les sensations corporelles,
s'il y a des tensions, j'en suis conscient, consciente
Expirant, j'accueille les éventuelles tensions avec bienveillance
Conscient, consciente des tensions - Bienveillante détente
Inspirant, l'attention se porte sur toutes les sensations corporelles,
qu'elles soient agréables, désagréables ou neutres
Expirant, j’observe comment j’accepte ces sensations et je leur souris avec tendresse
Sensations corporelles - Acceptation inconditionnelle, Bienveillance
Inspirant, que je sache nourrir en moi chaque jour les graines de joie
Expirant, comment ai-je nourri aujourd'hui mes graines de joie ?
Nourrir les graines de joies - Comment l’ai-je fait aujourd’hui ?
Inspirant, je peux visualiser une personne que j’apprécie
Expirant, est-ce que je sais, lors de chaque rencontre, nourrir en elle les graines de joie,
et l'aider à nourrir les graines de joie en elle ?
Une ou des personnes que j’apprécie - Nourrir ses graines de joie
Inspirant, je visualise une personne avec qui les relations ne sont pas faciles
Expirant, est-ce que je sais par-delà les différends, nourrir les graines de joie chez cette personne et l'aider à nourrir les graines de joie en elle ?
Une personne difficile pour moi -
Accepter de reconnaître que ses graines de joie ont besoin d'être nourries
Inspirant, dans l'inter-Être, nourrissant les graines de joie en moi,
je nourris les graines de joie autour de moi
Expirant, que je sache nourrir mes graines de joie
Inspir dans l'Inter-Être - Nourrir mes graines de joie
Témoignages
Noël est passé et ce fut l’occasion de retrouver des membres de ma famille, un grand bonheur.
Mes parents sont désormais âgés : 81 et 86 ans et mon papa fatigue vite. Il ne parle quasiment pas tandis que maman parle pour deux. Ma maman voulait aller à la messe le 25 décembre, mais cela n’a pas été possible pour différentes raisons, aussi je les ai amenés à celle du 26 décembre. Messe dite de la Sainte Famille. Je vais à la messe pour accompagner ma maman qui est croyante et pratiquante catholique : mes racines spirituelles. Je sais que cela lui fait plaisir et je crois qu’à mon père aussi. Je n’ai jamais su s’il y va lui aussi par conviction ou pour accompagner sa femme chérie : car mes parents s’aiment. C’est une chance je crois d’avoir des parents qui s’aiment.
Je les ai donc accompagnés à la messe de 18h.
Je suis restée intérieurement un peu en retrait, même si j’ai vu que les graines ont été largement arrosées car je connais les textes par cœur : je les écoute à l’extérieur et à l’intérieur de moi.
C’était à l’église St Serin de Lyon, à la sortie du tunnel de la Croix Rousse où je n’étais jamais allée car je ne pratique plus, bien qu’ayant été très pratiquante jusqu’à mon adolescence : « une grenouille de bénitier » comme on dit. Et puis la déception liée à des comportements individuels qui manquaient de congruence, m’a fait m’éloigner.
Et voici que le prêtre nous demande : « qui vient pour la première fois dans la communauté ? ». Nous levons la main avec ma mère (mon père est trop timide pour cela) et il nous invite à venir le rejoindre avec une 3ème personne. Etonnées nous y allons et là il nous propose de nous présenter à la communauté : nous sommes accueillis !
Surprise et touchée je suis.
La messe se déroule en chantant. C’est un prêtre chanteur. Et derrière nous il y a un homme qui chante de tout son cœur, et bien, en plus. La communauté chante.
Et voici le temps de la communion.
Le prêtre invite toutes les personnes présentes (nous ne sommes pas très nombreux, mais quand même) à le rejoindre autour de l’autel. Puis il offre la communion à chacune et chacun, moi, y compris. Grande émotion que ce moment de communion. Je n’avais pas communié depuis ???? Ne me l’autorisant pas puisque ne pratiquant plus. Et cet homme, ce prêtre ne me demande rien et me donne la communion, inconditionnellement.
Cela m’a profondément touché. Cet homme était empli d’amour. Toute sa messe était emplie d’amour. Un amour simple, dans l’ouverture du cœur.
Cette messe est dans mon cœur et vient mettre du baume sur mes blessures passées.
Cet espace d’inter-être offert par ce prêtre dans une grande simplicité m’a inspirée.
Une invitation à approfondir ce temps de communion.
Bonne Année nouvelle à chacune et chacun dans l’amour et la paix en soi et autour de nous.
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Un jour mon fils m’a dit ceci : « Papa, je voulais suivre une grande école pour faire un métier concernant l’environnement, mais j’ai échoué dans mes études et maintenant je sais que je ne peux rien faire de plus… je dois suivre une autre voie, bien loin de tout ce qui touche à la planète».
Je lui ai répondu que pour prendre soin de la planète, s’occuper de l’environnement, il n’y a pas forcément besoin de suivre une grande école ; et je lui ai dit qu’il peut le faire dès maintenant, dans sa vie de tous les jours car l’environnement fait partie intégrante de la vie. Je lui ai dit aussi : « Si tu fais attention à ta consommation et donc à ce que tu rejettes dans la nature, tu prends déjà soin de l’environnement ».
Deuxième message Retraite d’Hiver 2015/2016
« En m’éveillant ce matin, je souris.
J’ai vingt-quatre heures toutes nouvelles devant moi,
Je fais le vœu de vivre chaque instant pleinement,
En posant sur le monde, les êtres et moi-même,
Un regard aimant. »TNH
Dans ce second message, nous sommes invités à mettre en pratique le petit poème (gatha) ci-dessus afin de débuter notre journée dans de bonnes conditions et de toucher en nous les éléments positifs et nourrissants qui vont nous permettre d’élargir notre vue et prendre conscience des conséquences que nos actions peuvent engendrer, c’est-à-dire, qu’est-ce qui nous amène à consommer tel ou tel produit, et qu’est-ce que cela génère par la suite en tant que pollution pour notre Terre, mais aussi, et surtout, en tant que sensation dans notre mental : - est-ce que cela est agréable, désagréable, ou bien est-ce que cela est neutre ? Comment notre façon de penser ou d’agir nourrit et arrose en nous les graines de joie, de paix, de bonheur, ou bien les arrose les graines de colère, de désespoir, de discrimination… ? Pratiquer ce petit gatha au réveil tous les matins, peut nous aider à trouver des solutions en nous-mêmes pour être moins emportés par une consommation excessive, sans conscience, parce que bien des consommations trouvent leurs racines dans notre mental en premier lieu.
« En m’éveillant ce matin, je souris. »
Essayons de pratiquer ainsi : - dès le réveil et avant de sortir de notre lit, appliquons-nous à faire quelques respirations détendues et légères tout en laissant venir sur nos lèvres et notre visage un demi sourire, ou même un vrai sourire. Cela détend tous les muscles de la face et nous met directement en contact avec notre corps et notre respiration.
« J’ai vingt-quatre heures toutes nouvelles devant moi… »
C’est le temps qui nous est imparti ; cette journée qui se présente à nous est comme une page blanche sur laquelle nous allons essayer d’écrire quelques lignes de joie ou de bonheur : - préparer un thé chaud, ou une infusion, pour notre bien-aimé, ou bien-aimée, lorsqu’il ou elle rentre du travail, peut être une ligne de bonheur ; - nettoyer notre espace de vie, cuisine, salon, chambre, ou même les toilettes, paisiblement et avec concentration, peut être une ligne de joie dans notre journée.
« Je fais le vœu de vivre chaque instant pleinement… »
Chaque instant est précieux et passe très vite ; aussi devons-nous ne pas gaspiller notre temps dans la dispersion et dans des consommations irréfléchies. Essayons de voir, par exemple, si telle ou telle consommation n’est pas une fuite face à une souffrance non reconnue, lorsqu’on se met à grignoter ou lorsqu’on « tue le temps » en regardant une émission télévisée non nourrissante.
« En posant sur le monde, les êtres et moi-même, un regard aimant. »
Le soutra du Diamant nous enseigne qu’il n’y a pas un « soi » ayant une existence propre ; si nous pensons qu’il y a un « soi », nous devons alors accepter le fait qu’il y a aussi un « non soi ».
Essayons de voir comment notre « soi » n’est fait en réalité que d’éléments qui ne sont pas nous ; par exemple nous pouvons voir dans notre corps qu’il y a de l’eau, des minéraux, des métaux… que ce corps n’est pas différent de la terre. Si nous en prenons soin, nous prenons soin de la terre aussi.
Essayons de voir comment tout notre être dépend étroitement de la vie des autres êtres vivants, tels les végétaux, les animaux, les minéraux.
Essayons de porter un regard bienveillant envers tous ces êtres vivants, en limitant une consommation qui nuirait à leur vie et à leur bien-être.
Nous sommes invités à lire et à mettre en pratique quelques petits gathas (Voir le livre de Thây : Ce Monde est tout ce que nous avons - page 133 « Poèmes pour la Terre - Méditations quotidiennes) :
Propositions de pratique :
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Revenons au corps : comment « je fais le vœu de vivre chaque instant pleinement » peut se manifester à travers nos attitudes corporelles ?
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Quand avons-nous un geste d’ouverture ou de fermeture à travers la position des jambes, des bras, de notre colonne vertébrale ? Quelles sensations les accompagnent ?
Propositions de lecture :
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Le Silence Foudroyant (livre de Thây traitant du Soûtra du Diamant, avec commentaires)
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Le Soûtra du Diamant (éditions Fayard - sans commentaires)
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Ce Monde est tout ce que nous avons (livre de Thây)
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Conversations Intimes avec le Bouddha (livre de Thây)
Témoignages :
- « En m’éveillant le matin, je laisse naître un sourire sur mes lèvres, sur mon visage. Progressivement, je porte mon attention à ma respiration et à tout mon corps, allongé dans le lit. Pendant cette prise de contact avec mon corps et ma respiration, je vois cette nouvelle journée qui se présente et je forme le vœu que chaque instant puisse être vécu pleinement, que chaque acte dans cette journée soit fait en pleine conscience. Je forme le vœu de regarder le monde, la terre avec tous ses êtres vivants et moi-même, avec un regard aimant et compatissant. Je sais que chacun de mes actes ou mes paroles, aura une portée bénéfique ou non bénéfique, sur autrui, sur mon environnement, sur moi-même et sur la Terre.
Cette pratique quotidienne me permet d’améliorer ma prise de conscience sur mon environnement, qu’il soit physique ou humain, qu’il soit minéral ou végétal ; je ressens de plus en plus l’interdépendance qui existe et qui nous relie les uns aux autres. Je perçois plus clairement les conséquences inhérentes à une consommation mal dirigée ou mal maîtrisée, qui peut engendrer beaucoup de souffrances, notamment chez les animaux, et aussi beaucoup de destruction au niveau des ressources naturelles provenant de la terre. Ayant grandi à la campagne, dans une ferme, je sais bien que si nous détruisons notre environnement, maltraitons les animaux, nous serons nous-mêmes détruits tôt ou tard.
Au début, j’ai eu beaucoup de mal à mettre en pratique ce gatha « du Réveil », car mes nuits sont toujours très difficiles : - je respire mal, j’ai beaucoup de douleurs physiques, je me réveille la nuit et ne me rendors pas bien. Alors le réveil du matin est très souvent douloureux et au premier abord, je ne vois pas que ma journée peut être belle malgré tout. Mais j’ai gardé patience, et peu à peu j’ai pu être beaucoup plus régulier dans cette pratique toute simple et si profonde. Aujourd’hui je suis capable d’avoir un sourire en dépit des douleurs ou de mon nez toujours obstrué et de voir mon corps ou mes souffrances avec un peu plus d’amour… »
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- Clément est atypique. Homme intelligent qui, vivant avec le RSA, a pu aider sa femme restée dans son pays natal en Afrique. Son logement est équipé de meubles et d'objets de récupération. Il se donne une hygiène de vie en s'entraînant pour les marathons, auxquels il ne participe peut-être pas. C'est aussi un habitué de la bibliothèque municipale ; une figure connue de toute la ville, on peut, peut-être, le trouver bavard.
Mon ami a eu l'occasion de l'aider financièrement et un soir nous l'avons invité à dîner.
Peut-être le dîner était-il végétarien, en tous cas ce fut un moment agréable, mais Clément était lers ont commencé et nous avons compris que ce serait l'offenser que de ne rien accepter.
Donc nous avons eu du pain super blanc pour quelques jours et un poulet rôti à prix cassés.
Que faire avec ?
Tous mes ancêtres criaient « on ne jette pas la nourriture » !
Et dans mon cœur « je ne peux pas jeter la nourriture offerte par Clément ».
Pour le pain ce ne fut pas trop difficile, avec l'aide ponctuelle du grille-pain, il nous a nourris plusieurs jours, le dernier morceau un peu trop rassis est allé nourrir les oiseaux.
Pour le poulet ce fut une autre histoire ; que faire en cherchant à être végétarien ? Nous ne le sommes pas vraiment, nous mangeons un peu de viande en famille, nous n'avons pas encore réussi à dire « non merci, nous sommes végétariens », c'est un débat, en toute humilité nous avons fait ce choix de partager ainsi notre humanité.
Un poulet qui a eu une vie heureuse de poulet cela aurait était moins dur, mais un poulet, aux hormones ? Élevé dans quelles conditions ? Et qui n'était pas bon. Que faire ?
Nous avons essayé d'en manger un peu, dans l'Inter-Être avec la générosité de Clément, avec toutes les personnes qui ne mangent pas à leur faim, avec les personnes qui n'arrivent pas à s'offrir le luxe de manger biologique, avec tous ces animaux sacrifiés par ignorance ou avidité.
Nous n'avons pas pu jeter ce qui restait, mes ancêtres criaient trop fort. C'est allé dans le compartiment congélation.
Régulièrement revenait la question : « il va bien falloir faire quelque chose de ce poulet ! » et tout aussi régulièrement « on ne jette pas la nourriture », « c'est un cadeau de Clément ».
Jette ? Ne jette pas ?
Finalement, avec une sauce épicée, et du riz, nous avons consommé ce poulet, avec la même conscience et, nous l'espérons, la même compassion.
Dans les rencontres en Sangha, nous n'avons jamais évoqué cet épisode.
Nous nous prosternons profondément devant les entraînements, que nous essayons de respecter de notre mieux, en toute humilité, en toute humanité.
La Retraite d’Hiver qui dure trois mois, est l’équivalent de la Retraite “varśa” de la saison des pluies qui existe dans les monastères de différentes traditions bouddhistes. Elle nous vient de l’époque de la vie du Bouddha, lorsque les moines et moniales voyageaient et enseignaient le Dharma dans les régions de l’Inde au cours de l’année. Au moment de la saison des pluies, leur déplacement était rendu difficile et ils se rassemblaient alors en communauté pour étudier et pratiquer le Dharma, ainsi que pour partager un mode de vie et de pratique.
Aujourd’hui les membres monastiques de la Sangha continuent cette tradition et se retrouvent pour pratiquer ensemble trois mois par an. C’est un temps durant lequel Thay et les frères et sœurs monastiques des différents monastères du Village des Pruniers ne voyagent pas et ainsi peuvent approfondir leur propre pratique, cultiver la fraternité et avoir le bonheur de pratiquer ensemble.
Beaucoup d'amis laïques souhaitaient pouvoir participer à cette retraite de trois mois mais ne pouvaient s'absenter pour une si longue période et de là est née l'idée il y a 6 ans de créer une "retraite d'hiver chez soi". De cette façon les amis souhaitant approfondir leur pratique de la pleine conscience peuvent également tout en restant chez eux, participer à cette retraite et récolter les magnifiques fruits de la pratique de la pleine conscience et recevoir le soutien de la quadruple sangha. La retraite d’hiver chez soi est un voyage intérieur, un voyage vers la non-peur qui nous réservera des moments de grandes découvertes et quelques surprises.
Si vous souhaitez vous embarquer pour ce voyage nous vous invitons à marquer le début de celui-ci en faisant une petite cérémonie comme nous le faisons dans notre monastère, (comme par exemple allumer une bougie, un peu d'encens, et vous asseoir quelques minutes pour imprimer en vous ce vœu d'approfondir votre pratique), vous pouvez le faire avec votre sangha locale, avec des amis de pratique ou bien seul(e).
Se préparer à accueillir les beaux moments, apprendre à apprivoiser les moments plus difficiles demande de s’y préparer comme on prépare un voyage et les grands voyageurs ont appris à voyager léger.
Dans notre petit monastère de la Maison de l'Inspir la cérémonie d'ouverture de notre retraite d'hiver aura lieu le dimanche 22 novembre à 10h. Si vous souhaitez y participer vous êtes les bienvenus. Elle sera suivie d'une marche méditative, d'un repas pris tous ensemble. (Merci d'apporter un plat végétalien (sans viande, poisson, œufs ou produits laitiers pour 4/5 personnes que nous mettons en commun) et l'après-midi nous célébrerons le commencement de cette retraite d'hiver "joyeusement ensemble" autour d'une tasse de thé.
Dans la tradition monastique, nous avons la grande chance de ne pas avoir à sortir du centre de pratique ou du monastère durant trois mois. Nous nous donnons des frontières physiques mais également nous réduisons les conversations téléphoniques, l’usage de l’internet (voir l’enseignement de Thây « Notre cheval c’est la technologie »en fin de page), etc. Cela nous permet de faire un véritable retour en nous-mêmes et de ne pas nous perdre, nous cacher ou nous enfuir dans des distractions extérieures. Non pour nous cloîtrer et nous limiter, mais pour nous permettre de retourner à l'essentiel, de ne plus nous enfuir dans ces choses et ainsi pouvoir regarder en profondeur ce qui est en nous et dont nous ignorons souvent l'appel, trop occupé par des milliers d'autres choses.
Bien sûr beaucoup d'entre vous n'ont pas la possibilité d'arrêter le travail, de ne plus prendre le métro ou le bus, de ne plus faire les courses, de ne plus sortir, voir des amis, etc...la vie continue.
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