Poème de Victor Hugo pour nous inspirer
Printemps
Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.
Victor Hugo
Extrait du livre de notre maître "Ce monde est tout ce que nous avons":
La ville où il ne restait qu'un seul arbre:
C'était une ville où il ne restait plus qu'un seul arbre. Ses habitants souffraient tous de désordres psychiques car ils étaient complètement coupés de la nature. Un jour, un médecin de la ville comprit de quoi souffraient les gens. Il établit donc, pour chacun de ses patients, le même diagnostic et la même ordonnance : "Vous êtes malade parce que vous êtes coupé de la Mère Nature. Vous allez, chaque matin, prendre le bus pour le centre ville et vous arrêter qu pied du seul arbre qui nous reste. Vous étreindrez son tronc pendant un quart d'heure en vous imprégnant de la belle couleur verte de son feuillage et du parfum de son écorce."
Les patients appliquèrent l'ordonnance à la lettre et, au bout de trois mois, ils se sentaient beaucoup mieux. Mais comme tant de gens souffraient des mêmes troubles et que le docteur leur donnait à tous la même prescription, la file de ceux qui voulaient embrasser l'arbre s'étira bientôt sur plus d'un kilomètre. Les gens commencèrent à s'impatier et le Conseil Municipal dut intervenir. Il décida de réduire la durée de l'étreinte de l'arbre à cinq minutes précises pour chacun, puis à une minute et en définitive à quelque secondes. C'est ainsi que s'épuisa le seul remède à la maladie des citadins.
Si nous ne sommes pas vigilants, nous pouvons bientôt nous retrouver dans la même situation. Souvenons-nous que notre corps n'est pas limité par son enveloppe de
peau. Il est autrement plus vaste. Nous savons que si notre coeur cesse de battre, notre flux vital cessera aussitôt. Mais nous ne prenons jamais conscience de tout ce qui, tout en étant
extérieur à notre corps, est aussi essentiel à notre survie que notre coeur......
Remerçions les arbres d'être là pour nous, offrons leur une
etreinte.....