inspiration
La chanson des cailloux -
Compositeur: Dennis
Adaptation Française: Christine
Comme une montagne, je me sens libre et solide
Comme une montagne, je n’ai même plus peur du vide
J’ai mis un caillou dans ma poche, peut être même deux ou trois
J’ai mis un caillou dans ma poche et………j’en ai un pour toi.
C’est facile d’être heureux ici et maintenant
C’est facile d’être heureux, laisse-moi te montrer comment
J’ai mis un caillou dans ma poche, peut être même deux ou trois
J’ai mis un caillou dans ma poche et………j’en ai un pour toi.
Pont:
le bonheur dépend de toi et moi / le bonheur ne s’achète pas
Le bonheur c’est inspirer …n’oublie pas d’expirer.
Les fleurs de ton jardin ont les couleurs de demain
Les fleurs de ton jardin parfument les mots sur ton chemin
J’ai mis un caillou dans ma poche, peut être même deux ou trois
J’ai mis un caillou dans ma poche et………j’en ai un pour toi.
Y’a une grenouille dans la mare, je crois que c’est toi qu’elle regarde
Elle n’a ni poche ni caillou, c’est encore une histoire de fou
Elle prend un caillou dans ta poche, peut ĂŞtre mĂŞme deux ou trois
Elle prend un caillou dans ta poche et …..elle te sourit
Pont:
le bonheur dépend de toi et moi / le bonheur ne s’achète pas
Le bonheur c’est inspirer…n’oublie pas d’expirer.
L’espace entre nous deux n’est pas là pour nous séparer
Nos cœurs sont reliés malgré l’espace entre nous deux
J’ai mis un caillou dans ma poche, peut être même deux ou trois
J’ai mis un caillou dans ma poche et………j’en ai un pour toi.
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La chanson des cailloux - Peace Festival in Son Ha (the Foot of the Mountain) Plum Village
Children sing for peace festival during Summer Opening Retreat 2013 in Son Ha Temple - Plum Village La chanson des cailloux Compositeur : Dennis Adaptation française : Christine Comme une montagne...
Questions du Coeur - Conseils sur la pratique
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QUESTIONS DU CĹ’UR :
*Conseils sur la pratique par le Vénérable Maitre
Thich Nhat Hanh.*
Cette série de questions/réponses a été enregistrée le 7 avril 2013 en Thaïlande, lors du troisième enseignement du dharma de Thầy, à la retraite " Écoles et enseignants" d'avril 2013, en Thaïlande, réservée aux Enseignants.
Il répond ici à des personnes qui cherchent de l'aide non seulement pour leurs problèmes personnels, mais aussi concernant leurs difficultés professionnelles à enseigner. Parmi les sujets généraux traités, il y a comment amener les jeunes à pratiquer la pleine conscience.
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Q: Lorsque nous essayons de pratiquer l'écoute profonde et que l’interlocuteur adopte un discours violent et emploie des mots blessants qui font souffrir les autres ainsi qu'elle même, comment pouvons nous maintenir l'écoute profonde ?
R: Le but de l'écoute compatissante est d'aider les personnes à souffrir moins. Si elles sont pleines de souffrance, elles ne pourront pas utiliser la parole aimante. Sans doute, beaucoup d'amertume, de douleur, de violence, de déception et de colère dans leur cœur se manifestent par des paroles et des actions dévastatrices.
Vous devez donc alors vous rappeler d'une chose : cette personne est pleine de souffrance. J'écoute pour l'aider à réduire sa souffrance. Cette action en pleine conscience a deux aspects: d'abord identifier la souffrance à l'intérieur de la personne, et ensuite se rappeler du but de notre écoute profonde. Pendant l'écoute, soyez conscients de cette action, utilisez cette énergie de compassion pour vous protéger de ce discours blessant. Si vous y arrivez, les dommages ne dureront pas. Si vous n' arrivez pas à maintenir cette énergie de compassion , ne vous forcez plus à écouter. vous perdez votre compassion . Attendez un autre moment, lorsque vous serez plein de compassion et de compréhension pour pratiquer l'écoute profonde.
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Q: Nous avons embauché une personne, pour la formation, mais elle utilise un langage discriminatoire vis à vis des femmes et des personnes des autres ethnies. Nous trouvons cela très pénible .Notre question est : comment exprimer notre inconfort vis à vis de son comportement et de son langage, de la manière la plus amicale?
R: Je ne pense pas que vous ayez à changer sa manière de parler. Vous devez changer votre manière d'écouter. Si vous arrivez à identifier sa souffrance, et comment elle la manifeste extérieurement, alors tout ce qu'elle dit ne vous irrite plus. Et si vous arriverez à écouter avec compassion, la personne modifiera graduellement sa manière de s’exprimer sans que vous ne deviez lui donner des instructions.
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Q: Nous travaillons avec des villageois d'une tribu de montagne qui doivent tuer des animaux pour se nourrir et détruire la forêt, contribuant ainsi au réchauffement climatique - les moyens d'existence des aînés dépendant ainsi de la destruction de la vie. Comment pouvons nous éduquer leurs enfants à la protection de la vie?
R: Si vous pouvez cuisiner végétarien pour eux, ce serait très bien. Ils pourront ainsi progressivement changer leurs habitudes alimentaires. Vous devez trouver des moyens concrets pour leur montrer la souffrance de toutes créatures vivantes. Peut-être qu'en voyant un film ou un documentaire sur des animaux tués pour être mangés , ils pourront alors ressentir la douleur des mères de ces animaux. C'est plus formateur qu'un discours du dharma ou qu'une recommandation éthique abstraite. Vous pouvez créer un jardin potager, faire pousser des légumes bio et les inviter à cultiver le jardin avec vous. Non seulement un jardin est durable et fournit des légumes à manger, mais il peut également apprendre aux enfants des manières alternatives de vivre . Montrez leur qu'il est possible de manifester notre amour en mangeant de la nourriture biologique, et qu'il n'est pas nécessaire de consommer de la viande. Une personne qui a de la compassion est une personne heureuse. Alors organisez cela et vous allez réussir.
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Q: Nous voulons appliquer vos méthodes dans notre école, mais le directeur ne l'accepte pas. Comment pouvons nous les utiliser sans être renvoyés?
R: Il y a de nombreuses façons d'introduire ces méthodes dans votre école. La meilleure manière est d'intégrer adroitement et habilement l'enseignement de la pleine conscience dans la salle de classe. Si nous invitons les étudiants à commencer la classe avec une respiration en pleine conscience, qui peut nous arrêter ? Vous devrez laisser les gens remarquer les changements dans la classe. Si la classe progresse, les élèves deviennent plus aimables, alors tout le monde le remarquera. Supposons que vous conduisiez une session de relaxation totale, peu importe sa durée, cela aura certainement un impact sur la classe. Vous devrez également trouver le temps d'approcher le principal et les autres professeurs pour discuter de la manière d'améliorer le bien-être des étudiants, et comment concrètement certaines choses devront être faites. Lorsqu’un maître ou une maîtresse d'école pratique la pleine conscience, tout change en ce qui le ou la concerne; les gens le remarqueront et l'interrogeront sur sa stabilité. Lorsque les autres s’en rendront compte, ils ne pourront pas empêcher votre démarche. Si vous ne goûtez pas cette joie de la pleine conscience, vous ne pourrez pas l'introduire dans la salle de classe. Vous pouvez aussi écrire un article sur les bénéfices de la pratique et le partager avec vos collègues et vos supérieurs. Il y a beaucoup d'exemples pour prouver comment la pleine conscience a pu bénéficier aux écoles.
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Q: J’ai de la souffrance, mais quand j'essaye d'échapper à la racine de cette souffrance, mes étudiants viennent me voir pour obtenir de l'aide concernant leurs propres problèmes, et à ce moment là ma mère m'appelle au téléphone pour me dire que mon père veut lui faire du mal. Comment puis-je gérer en même temps ces trois sources de souffrance ?
R: Vous essaierez d'écouter la souffrance de vos étudiants et de votre mère, mais vous ne pouvez résoudre qu'un seul problème ! C'est très clair, vous devez d'abord dire à votre mère que vous parlerez avec elle, réfléchirez au problème et la rappellerez. C’est tout à fait logique. Afin de ne pas être submergé par trop de choses en même temps, nous devons apprendre à nous ménager et à nous nourrir nous-mêmes pour avoir assez de capacité pour gérer de multiples problèmes.
Il y a deux choses: d'abord apprendre à gérer la souffrance et ensuite à cultiver le bonheur. Vous devez apprendre à guérir vos blessures et à fortifier votre corps. Je dois répéter l'exemple du trajet vers l'école: marchez de manière telle que vous puissiez vous nourrir vous même. Pour n'importe quelle activité quotidienne , pratiquez de telle sorte pour que celle-ci devienne une source de nourriture pour nous. Lorsque votre vie quotidienne vous alimentera, vous aurez assez de force pour ne pas être submergé par de multiples problèmes. Si un médecin voit qu'un patient est trop faible pour subir une opération, il différera l'intervention chirurgicale pour permettre d'abord au patient de reprendre des forces . Apprendre à vivre heureux à chaque moment est très important pour réduire la souffrance. En ouvrant le robinet, vous vous sentez heureux. En brossant vos dents, vous vous sentez heureux. Apprendre à apprécier et à savourer toutes ces choses journalières basiques est vital et ce sera la pleine conscience qui vous maintiendra attentif à la souffrance et à ses solutions.
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Q: Quand je pratique, il y a vraiment des transformations mais elles ne durent pas. Par exemple, je suis capable de voir ma colère monter et de la laisser passer, mais je ne l'ai réalisé que quelques fois et je me sens très découragé. Comment puis-je conserver les résultats de ma pratique?
R: Si vous vous forcez à inspirer en pensant que c’est bien, ce n'est pas une pratique sage. Si vous commencez à respirer d'une manière qui vous rende heureux et stable dans les trois ou quatre premières secondes, c'est une pratique sage. Ne vous forcez pas à pratiquer, cela fait souffrir. Le Bouddha a dit que le dharma est merveilleux au début, au milieu et à la fin. Vous devriez vous sentir calme et heureux pendant toute l’inspiration, pas seulement à sa fin. Donc abandonnez la pratique comme moyen, et le bonheur comme résultat . Le bonheur n'est pas une destination mais un chemin. Il n'y a pas un chemin vers la relaxation, la relaxation est le chemin. Vous ne pouvez pas vous forcer à vous relaxer! Une bonne pratique est une pratique durant laquelle vous ne souffrez pas! Si vous souffrez pendant la méditation marchée, ce n'est pas une bonne pratique. Si vous inspirez et expirez au son de la cloche en ressentant de la souffrance, ce n'est pas une bonne pratique. Prenez plaisir à votre pratique et cette question ne se posera plus.
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Q: Certains d'entre-nous vivent dans de grandes villes, alors quand nous avons l'opportunité de pratiquer dans un temple, nous trouvons cela très dur à suivre. Lorsque nous retournons en ville, les enseignements appris sont difficiles à maintenir et à suivre.
R: C'est plus facile de pratiquer en tant que monastique qu'en tant que laïc. En vivant au sein d'une communauté monastique, vous êtes dans un environnement idéal. Donc maintenir les enseignements et les préceptes est plus facile dans une communauté de frères et de sœurs monastiques. Le Bouddha était toujours accompagné de moines parce qu'il comprenait cette réalité. Nous imitons simplement le Bouddha en amenant avec nous des monastiques et des pratiquants laïcs expérimentés. Si vous voulez que la pratique soit facile, devenez moine! Sinon vous devez bâtir une Sangha où que vous soyez. En ville, une Sangha laïque remplace la Sangha monastique des temples. C’est pour cela qu'une retraite telle que celle-ci peut inspirer les gens à continuer leur pratique en bâtissant ou en trouvant une Sangha. En général, ils la trouvent le dernier jour de la retraite, en particulier ceux qui vivent dans une même ville. Beaucoup de Sanghas laïques se sont développées à travers le monde. En Allemagne, il y a plus de quatre vingt Sanghas pratiquant dans la tradition du Village des Pruniers. Au Royaume Uni, il y en a peut être cent. Dans des villes comme Londres et New-York, il peut y en avoir au moins dix.
Alors quand vous rentrez à la maison, demandez autour de vous, réunissez un groupe un fois par semaine pour marcher en pleine conscience, manger en pleine conscience et écouter un enseignement du Dharma ensemble. Je pratique toujours la méditation marchée dans les gares ou les aéroports. Si je vais au supermarché, je fais de même! Si vous y faites de la méditation marchée, vous savez quoi acheter et quoi ne pas acheter! Parfois, je sors du supermarché en n'ayant rien acheté. C'est du Bouddhisme appliqué que vous pouvez pratiquer dans la société.
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Q: Comment les enfants et les petits enfants peuvent-ils se réconcilier avec des parents ou des grands-parents qui les ont blessés ou abusés ? Nous voulons aussi aimer nos aînés, mais nos blessures sont encore trop fortes.
R: Lorsque nos parents souffrent et ne savent pas comment gérer leur souffrance, il nous la transmettent. Donc en regardant dans notre souffrance, nous pouvons voir la souffrance de nos parents. Si nous ne transformons pas cette souffrance, nous la transmettrons aussi à nos enfants. C'est le samsara de la souffrance.
Nous pensons en général que nos parents sont à l'extérieur de nous, qu'ils sont des personnes différentes. Ce n'est pas vrai, ils sont à l'intérieur de nous, entièrement présents dans chacune des cellules de notre corps. Le bonheur et la souffrance de chaque cellule de notre corps est aussi celle de nos parents.
Si nous ne transformons pas la souffrance de nos parents en nous, nous ferons également souffrir les gens que nous aimons le plus. Nous ne devrions pas essayer de changer le père ou la mère à l'extérieur de nous sans changer le père ou la mère à l'intérieur de nous. Nous devons nous souvenir que nous sommes la continuation de nos parents. Nous les emmenons dans le futur. Donc à chaque fois que vous marchez, invitez votre père ou votre mère intérieur (e) à se joindre à vous pour qu'il ou elle puisse goûter les merveilles de la vie et être ainsi transformé en vous.
Savourez une tasse de thé avec eux, de sorte à ce qu'ils puissent être transformés à l'intérieur de vous. C'est plus facile de transformer votre père ou votre mère intérieur (e) avant de vous focaliser sur le père ou la mère à l'extérieur de vous.
Nous pouvons transformer nos parents intérieurs en des personnes aimantes, pleines de joie, compassionnées et mettre fin à leur samsara en nous. Nous serons alors en situation d'aider notre père, notre mère extérieurs à changer. Mais pas avant, car un père intérieur en colère se confrontant à un père extérieur en colère, cela ne peut mener à grand chose! J’ai vu des enfants revenir aider leurs parents. Prendre refuge dans les Trois Joyaux et les cinq entraînements est la voie la plus parfaite pour guérir les blessures et se transformer.
Question posée à Thay durant une retraite à Deer Park en Californie
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Question : Après un traumatisme j’ai peur le soir et j'ai des cauchemars la nuit. Y a-t-il une pratique ou quelque chose que je peux faire pour m’aider à rester en pleine conscience même après un cauchemar et pour que je puisse continuer à expérimenter la paix.
Réponse de Thay :
A chaque fois que vous vous réveillez d’un cauchemar vous vous sentez si heureuse.
Ce bonheur ne peut pas ĂŞtre sans le cauchemar.
Si nous savons comment chérir chaque moment de notre vie quotidienne, non seulement nous nous réjouissons de notre vie quotidienne quand nous sommes éveillés mais indirectement nous allons réduire le nombre de cauchemars durant la nuit.
Moi-même j’ai des cauchemars de temps en temps parce que notre conscience porte en elle la conscience collective de la société. Ma génération est passée à travers deux guerres, une avec les français et une avec les américains. Il y a eu beaucoup de morts, de destruction, de désespoir et avec la pratique vous pouvez guérir doucement mais vous ne pouvez pas guérir complètement.
La souffrance peut également jouer un rôle positif. Hier j’étais assis sur la montagne et j’ai vu de jeunes américains également assis en méditation et je me suis senti si heureux. C’est complètement différent du temps où les jeunes américains sont venus au Vietnam, ont tué et ont été tués. Nous sommes capables de faire cela aujourd’hui, des jeunes américains et des jeunes vietnamiens assis ensemble générant la compassion et la joie, c’est très beau. C’est exactement l’opposé de ce que nous avions durant les années soixante. C’est très guérissant mais le processus de guérison continue. Les cauchemars peuvent encore nous aider pour que nous chérissions, nous apprécions ce que nous sommes capables d’avoir aujourd’hui.
Chaque moment peut ĂŞtre un moment de bonheur.
Dis-moi Thay : C'est quoi Dieu?
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Durant la retraite d'été un enfant a posé cette question à Thay et voici sa réponse :
"Question difficile mais je vais essayer de répondre.
Je pense que Dieu est tout. Certainement Dieu n'est pas une idée ou une notion.
Dieu est très réél, tu peux entrer en contact avec Dieu lorsque tu es en pleine conscience, concentré, avec une vision profonde. Quand tu viens au Village des Pruniers en tant que pratiquant de méditation, tu cultives l'énergie de pleine conscience, de concentration et de vision profonde et avec ces trois énergies très certainement tu peux toucher Dieu à la fois au Village des Pruniers ou quand tu rentres chez toi tu continues à toucher Dieu.
Tu sais que lorsque tu t'arrêtes de penser, lorsque tu inspires en pleine conscience et te réjouis d'inspirer tu peux déjà entrer en contact avec Dieu, parce que lorsque tu inspires comme cela tu te réjouis d'inspirer et tu découvres qu'inspirer c'est merveilleux.
Lorsque j'inspire je sais que je suis vivant et ĂŞtre vivant est une chose merveilleuse.
Quand j'inspire je deviens vraiment vivant, je vois que mon corps, que mon esprit sont merveilleux, je peux entrer en contact avec le soleil, avec les collines oĂą poussent les fleurs de tournesol, avec l'eau qui coule du robinet, il y a tant de merveilles dans la vie en moi et autour de moi.
Lorsque je marche en pleine conscience je reconnais que le sentier qui amène au sommet ou dans les bois est plein de merveilles, l'herbe, les petites fleurs, les insectes, le soleil, tout est une merveille. Un caillou, une feuille, un papillon, tout est merveilleux et je peux voir Dieu dans tout. Tu peux voir Dieu dans un caillou, dans un grain de poussière, dans un papillon, dans une fleur de tournesol. Tu peux voir Dieu dans la personne à côté de toi et si tu vois Dieu ainsi tu es une personne heureuse.
Tu ne veux pas te faire du mal et tu ne veux pas faire du mal aux autres, même s'ils sont violents. Ils souffrent parce qu'ils n'ont pas été capables d'entrer en contact avec Dieu. mais s'ils pratiquent la pleine conscience, la concentration et la vision profonde, s'ils sont conscients, concentrés et qu'ils ont de la clarté ils auront la chance de réaliser qu'ils sont dans le royaume de Dieu. Nous sommes rééllement dans le royaume de Dieu et lorsque nous faisons la marche méditative nous marchons dans le royaume de Dieu.
Si tu fais la marche méditative correctement tu sais que tu marches dans le royaume de Dieu et si le royaume est là , Dieu est là aussi. Tu peux entrer en contact avec Dieu dans le royaume de Dieu avec chaque souffle et chaque pas et c'est ce que je fais durant la marche méditative. Se réjouir du royaume de Dieu cela veut dire se réjouir de Dieu.
Pour moi Dieu n'est pas une idée abstraite mais quelque chose très réél que tu peux rencontrer dans chaque moment de ta vie quotidienne. Ton corps appartient au royaume de Dieu, ton esprit aussi.
Cette fleur, ce ruisseau, cet arbre, ils appartiennent tous au royaume de Dieu et c'est dommage si nous nous laissons attraper par notre colère, par notre peur, notre jalousie et que nous ne puissions pas être en contact avec le royaume de Dieu. Si nous ne savons pas comment être en contact avec le royaume de Dieu et avec Dieu alors nous gaspillons notre vie.
Au Village des Pruniers nous apprenons à marcher, à s'asseoir, à manger, à prendre une douche de manière à pouvoir entrer en contact avec les merveilles de la vie qui appartiennent au royaume de Dieu.
Tout appartient au royaume de Dieu, incluant cette fleur de lotus, incluant ce petit garçon.
Continues à apprendre pour pouvoir comprendre cela plus profondément."
Transcription d'un enseignement offert par Thay Novembre 2012 sur la Terre Mère
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Bonjour, chère Sangha. Nous sommes dans la salle de méditation Assemblée des Etoiles du temple Nectar du Dharma, au Hameau du Bas, pendant notre retraite d’hiver (29 Novembre 2012).
Notre société n’est pas en très bonne santé. Et donc, beaucoup parmi nous sont malades nous avons besoin de guérison et de nourriture. Nous nous sommes intoxiqués avec des poisons. Notre esprit a beaucoup de poisons, tels que l’avidité, la haine, la colère et le désespoir. Notre corps aussi a beaucoup de poisons parce que nous ne savons pas comment consommer.
Notre Mère la Terre a la capacité de se guérir elle-même et elle a la capacité de nous aider à guérir si nous savons comment prendre refuge en elle. Quand le Bouddha enseignait à son fils, Rahula, il parlait de la Terre, douée des qualités de patience et d’équanimité. La patience et l’équanimité sont les deux grandes qualités de la planète Terre. Si c’est nécessaire, notre Mère la terre peut passer un million d’années, voire dix millions, à se guérir elle-même. Elle n’est pas pressée. Elle a le pouvoir de se régénérer. Il faut que nous voyions cela. Si nous étudions l’histoire de la Terre, nous savons qu’elle a eu jusqu’ici beaucoup de patience, et aujourd’hui elle est un astre magnifique.
Quand nous marchons, nous sommes conscients que la terre soutient nos pas. Mais notre Mère la Terre n’est pas simplement sous nos pieds, au-dessous de nous ; notre Mère la Terre est à l’intérieur de nous. Penser que la Terre Mère est seulement l’environnement qui nous entoure, à l’extérieur de nous, n’est pas exact. La Terre Mère est à l’intérieur de nous. Nous n’avons pas besoin de mourir pour retourner à la Terre Mère. Nous sommes déjà en elle. C’est pourquoi il nous faut apprendre comment prendre refuge en elle. C’est la meilleure façon de guérir et de nous nourrir.
La méditation marchée est une des moyens de guérison. La méditation marchée est efficace quand nous savons comment laisser la Terre être en nous et autour de nous. Simplement prendre conscience que nous sommes la Terre. Il n’y a pas grand chose à faire, nous n’avons rien à faire du tout, pour obtenir guérison et nourriture. Tout comme lorsque nous étions dans le ventre de notre mère, nous n’avions pas besoin de respirer, nous n’avions pas besoin de manger, parce que notre mère respirait et mangeait pour nous. Nous n’avions à nous inquiéter de rien. Il est possible, maintenant, de nous conduire de cette façon.
Lorsque vous vous asseyez, laissez la Mère Terre s’asseoir pour vous. Quand vous respirez, laissez la Terre Mère respirer pour vous. Quand vous marchez, laissez la Terre Mère marcher pour vous. Ne faites aucun effort. Laissez-la le faire. Elle sait comment faire.
Lorsque vous êtes assis, laissez l’air pénétrer dans vos poumons. Laissez l’air sortir de vos poumons. Nous n’avons pas à essayer pour inspirer. Nous n’avons pas besoin d’essayer pour expirer. Nous permettons simplement à la nature, à la Terre d’inspirer et d’expirer. Nous nous contentons d’être assis, là , à prendre plaisir dans notre inspir et dans notre expir. Il n’y a pas de « vous » en train d’inspirer et d’expirer. L’inspiration et l’expiration se produisent tout seuls. Faites l’essai.
Nous laissons notre corps se détendre totalement, sans effort de volonté ou d’aucune sorte. Adoptez l’attitude du fœtus dans le ventre de sa mère. Laissez votre mère faire tout pour vous, respirer, manger, boire. Ceci est possible si vous savez comment prendre refuge en votre Mère la Terre. C’est une grande bodhisattva, elle est la mère de tous les bouddhas, de tous les boddhisattvas,de tous les saints. Shakyamuni est son fils. Jésus Christ aussi est son fils. Nous aussi sommes ses fils et ses filles, et nous devons apprendre à prendre refuge en elle et lui permettre de continuer à tout faire pour nous.
La guérison se produit:
Nous n’avons besoin de rien faire du tout. Autorisez-vous seulement à être assis ; laissez la position assise se faire. Si vous asseoir n’est pas le résultat d’un effort, la relaxation arrivera. Et vous savez quoi ? Quand il y a relaxation, le processus de guérison commence. Pas de guérison sans relaxation. La relaxation signifie ne rien faire, pas d’effort.
Ainsi, lorsqu’il y a inspiration, ce n’est pas vous qui inspirez. Et pendant l’expiration, savourez, c’est tout. Dites : « La guérison est en train de se produire, la guérison est en train de se produire. » Laissez votre corps se régénérer, se guérir, se nourrir. C’est la pratique de la non-pratique.
Si nous observons bien, nous voyons que La Terre Mère a le pouvoir, la capacité de se guérir et de nous guérir. Vous croyez en ce pouvoir, qui vient de votre propre observation, de votre propre expérience, pas de quelque chose qu’on vous a dit ou demandé de croire. La Terre Mère peut se régénérer, peut se transformer, peut se guérir, et peut nous guérir. Ceci est un fait. Si nous reconnaissons ce fait, la foi est là , et nous pouvons prendre refuge. Nous nous laissons guérir par notre Mère la Terre. Assis, nous obtenons la guérison.
Marchant, nous obtenons la guérison. Respirant, nous obtenons la guérison. Nous n’avons rien à faire du tout. Abandonnez-vous seulement à la Terre Mère et elle fera tout.
Quand l’inspiration a lieu – je ne veux pas dire quand vous inspirez – vous dites : « Ce qui a lieu, c’est que je suis en train d’être nourri. » Laissez-vous nourrir. Vous êtes nourris par l’air, vous êtes nourri par les rayons du soleil, parce que l’air vous respire, vous pénètre. Et les rayons du soleil aussi pénètrent en vous. Père Soleil et Mère Terre sont sont là vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour nous. Même pendant la nuit, le soleil est présent ; sinon, nous mourrions de froid. Comme la Terre Mère, Père Soleil est également en nous, pas seulement là -haut dans le ciel, à l’extérieur. Quand j’ai écrit « Le Soleil, mon Cœur », j’avais cette intuition, cette vision que le soleil est mon cœur à l’extérieur de moi.
Si nous connaissons la pratique de la non-pratique, nous n’avons pas à nous échiner ou à nous battre pour pratiquer. Peut-être pensez-vous qu’il vous faut beaucoup de médicaments, beaucoup d’exercice, pour guérir. Mais le seul exercice qui peut vous guérir est l’exercice du non-exercice. Laissez-vous vous détendre et relâcher toute tension dans votre corps, toute inquiétude et toute peur dans votre esprit, parce que ces choses-là vous empêchent de guérir. Lâchez prise, relâchez, prenez totalement refuge dans la Terre et le soleil, et laissez-vous guérir. Faites cela dans les quatre positions : assis, allongé, en marchant et en étant debout. Laissez La Terre Mère et Père Soleil pénétrer en vous, agir pour vous de sorte que vous puissiez guérir.
Telle est notre expérience : aucune guérison n’est possible sans relâche, sans détente. Ainsi, quand vous vous asseyez, asseyez-vous de telle façon que vous n’ayez pas d’effort à faire, mais savourez seulement et profondément votre assise. Rien à faire, nulle part où aller. Je savourer simplement le fait d’être assis. Une demi-heure d’assise comme cela, c’est une demi-heure de guérison.
Vous savourez chaque inspir. Ce n’est pas vous qui fabriquez l’inspir et l’expir. Nul besoin de fabriquer une inspiration et une expiration. Ca se produira tout seul.
L’inspiration n’a pas besoin d’un soi pour se produire. Je n’ai pas besoin d’inspirer, l’inspiration se produit toute seule. Je savoure, c’est tout. Si je sais comment savourera la respiration, celle-ci deviendra plus agréable. La qualité de la respiration ira en grandissant, parce que je n’essaierai pas d’interférer et de la forcer.
Par conséquent, l’assise devrait être naturelle, sans effort. Même chose pour la respiration, même chose pour la marche. N’essayez pas de marcher, laissez-vous simplement marcher. La marche se produira sans vous. Soyez là , c’est tout, et savourez, parce que si lâcher prise et détente sont là , chaque pas est guérison, chaque pas est nourriture. Pas de guérison possible sans relaxation et lâcher prise.
Nous devrions pratiquer cette chose toute simple afin de guérir et d’aider notre société et le monde à guérir. Si vous faites cela pendant une heure, c’est pour vous une heure de guérison. C’est possible. Rendez cette pratique agréable, rendez-la guérissante et nourrissante. Quoi que vous fassiez, n’essayez pas, ne soyez pas dans l’effort. Prenez refuge dans la Terre Mère. Elle sait comment faire. Elle continue à le faire pour vous, juste comme à l’époque où vous étiez dans le ventre de votre mère.
Thich Naht Hanh
Hameau du bas, Village des Pruniers
Novembre 29, 2012