lettre de Sr Mai Nghiem à la suite des évènements à Paris
Voici une lettre de Soeur Mai Nghiem, une de nos soeurs françaises qui vit actuellement au monastère de Deer Park en Californie, qu'elle nous a fait parvenir ce matin après qu'elle ait été informé des évènements à Paris :
"Je vais voir les nouvelles francaises et mon coeur saigne.
Ce qui me rend le plus triste c’est le potentiel de séparation, de violence, de peur et de colère dans les messages officiels et ce qu’on peut lire sur internet.
Comment garder et cultiver la tranquillité et la non peur, sans se laisser envahir par les informations qui se bousculent sur nos écrans, minute par minute?
Comment, ensemble, créer un mouvement puissant, solide et paisible qui éveille les intelligences, et équilibre de lumière la noirceur qui pourrait s’installer dans les coeurs?
Pouvons-nous écouter Paris pleurer et y entendre les sanglots de mères syriennes?
Pouvons-nous regarder dans les yeux hagards des victimes et y lire l’effroi de nos frères iraquiens?
Ecoutons et regardons profondément dans le puit creusé par notre peine et puisons-y l’eau dont le monde a besoin pour éteindre les flammes de nos angoisses.
Rassemblons-nous dans les mosquées, les synagogues, les églises, les parcs, les jardins, les terrasses de cafés afin de s’écouter les uns les autres et de réellement s’entendre.
Trouvons des manières intelligentes, créatives et joyeuses d’incarner la beauté, la bonté et la vérité de notre humanité partagée.
Noyons les réseaux sociaux de messages qui arrosent les graines de non-séparation, de non peur, de sagesse sereine.
Marchons ensemble, libre de nos complexes et de nos préjugés, pour guérir notre humanité blessée.
Ma grand-mère disait avant de mourir: “La méditation n’est pas pour la santé mentale ou pour une bonne hygiène de vie. C’est une urgence, une urgence pour le monde.”
Oui, la France est en Etat d’Urgence.
Si j’étais a Paris j’irais danser dans les rues sur un mix de musique du monde.
Tournez Derviches!
Volez Phenix!
J'ai tant appris, poème de Hafiz, poète soufi
J'ai tant
Appris de Dieu
Que je ne peux plus
Me
Prétendre
Chrétien, Hindou, Musulman,
Bouddhiste, Juif.
La Vérité a tant partagé de sa Substance
Avec moi
Que je ne peux plus me prétendre
Homme, femme, ange
Ou même pure
Ame.
L’Amour est devenu
Si complètement l’ami de Hafiz
Qu’il s’est transformé en cendres
Et m’a libéré
De tous les concepts et images
Que mon esprit ait jamais connus.
--Hafiz, poète soufi