Témoignage personnel sur la retraite d'hiver chez soi
C'est avec le soutien de la Maison de l'Inspir que la première retraite d'hiver chez soi a été lancée en 2009. Nous pensions alors être une cinquantaine intéressée par cette idée. Nous fûmes rapidement plus d'une centaine et actuellement grâce à la MDI qui transmet les messages où chacun peut puiser seul ou en Sangha les pépites qui enrichiront son chemin.
Depuis le début, je participe à l'équipe formée d'enseignants du Dharma monastiques et laïques qui ont à coeur d'offrir des thèmes de réflexion, des propositions de pratiques.
Proposer un thème, trouver le bon rythme, la bonne méthode a toujours été une expérience collective
Chacune, chacun avec sa sensibilité, son style, sa poésie en offrant sa compréhension du Dharma nous enrichit tous, vous et nous. C'est une expérience qui nous rapproche, nous permet de nous découvrir, et d'approfondir la pratique. Alors merci à toutes celles et ceux qui accueillent nos messages, car ces messages nous nourrissent autant que vous.
Partager cette expérience avec vous est un vrai bonheur. Voilà que je suis obligée de me réinterroger, d'aller chercher des informations des précisions avec ce lancinant questionnement « qu'est-ce que cela a à voir avec ma vie quotidienne ?» Thây nous dirait « avec la façon de boire mon thé ».
Chaque retraite a cette petite note qui lui donne sa couleur, sa saveur particulière. Récemment j'ai eu l'opportunité d'entendre le premier enseignement que Thây a donné lors de la retraite de juin 2014.
Il nous invita à entrer dans la retraite en ouvrant une des trois Portes de la libération ; celle du non-signe, de la non-apparence.
Et si la retraite de cette année pouvait avoir cette saveur de la non -apparence...
Ce qui fait la beauté d'une rose est d'être totalement rose dans ce qu'elle n'est pas...
Pratiquer en essayant de dépasser les évidences...
«En -es-tu sûr ? », nous rappelle régulièrement Thây,
Être dans le questionnement, sans préjugés, sans juger et sans réagir.
Se poser la question « comment comprendre cela ?» et savoir que c'est une porte qui s'ouvre sur l'infini du questionnement.
Ne pas oublier que le radeau n'est pas la rive et que le Bouddha nous enseigne « Ce radeau m'a aidé à franchir le torrent en sécurité. À présent il vaut mieux le laisser sur l'eau ou sur la berge afin qu'une autre personne puisse s'en servir » (Soutra de la maîtrise du serpent).
Dans le « Gatha pour l'invitation de la grande cloche », j'ai puisé un passage qui me semble exprimer un des innombrables aspects de cette deuxième porte de la libération
31« Avalokita, vous avez un coeur
Qui sait comment écouter pour comprendre.
Nous voulons être vraiment là
Pour apprendre à écouter sincèrement
Avec toute notre attention
Et sans préjugés
32 Nous voulons apprendre à écouter
Sans juger ni réagir
Nous nous entraînerons à écouter
Dans le seul but de comprendre
33 Nous sommes déterminés
à écouter si attentivement que nous pourrons comprendre
Ce que l'autre personne dit
Ainsi que ce qui n'a pas été dit