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Picture of Thich Nhat Hanh smiling joyfully

Quatrième témoignage pour la retraite d'hiver 2016-2017

10 Janvier 2017

La joie et le bonheur nés du lâcher-prise,

La joie et le bonheur nés de la pleine conscience,

La joie et le bonheur nés de la concentration...

... Voici deux témoignages personnels sur l'expérience de la joie comme facteur d'éveil :

"Après une arrivée à l’hôpital la veille dans un curieux état de santé, me demandant bien ce qu’il allait advenir, voici  au petit matin le moment du réveil. Comme tous les matins, se met en route mentalement et quasi automatiquement ( !) le merveilleux gatha enseigné par notre maître Thây. « Me réveillant, je souris… » Dès les premiers mots, de façon inattendue,  une onde de joie m’envahit, la joie de me sentir bien vivante, une onde de chaleur qui parcourt tout mon corps, ouvre la poitrine…  Comme c’est merveilleux d’être là, de sentir la vitalité revenir et de m’offrir ce gatha matinal… « …J’ai vingt-quatre heures toutes nouvelles » La joie m’accompagne, mot après mot, faisant corps avec chaque cellule. Je mesure la chance de cette journée qui s’annonce et s’ouvre, un cadeau sans prix. Mon cœur bat très fort ! « …Je forme le vœu de vivre chaque instant dans la plénitude… » Chaque mot du gatha résonne au plus profond. Ça fait « boum… boum… boum… ! »  «… et de porter sur le monde un regard de compréhension et d’amour… » La fin du gatha est un élan, une orientation de la pratique de la pleine conscience, une ouverture sur le monde, portée par la confiance et la joie. Mon cœur manque d’exploser !

Le souvenir de ce court moment de joie très intense m’accompagne désormais tous les jours, au moment du lever. La joie profonde ressentie lors de ce matin-là à l’hôpital est comme gravée. Cette expérience m’invite aussi  à être plus attentive au long de la journée, lorsque je m’offre un moment de pratique de pleine conscience, aussi bref fût-il. Et à cette grande joie s’en ajoute une autre  (comme un bonus !), celle ressentie par la gratitude envers les enseignements et les pratiques offertes par notre maître et la sangha du Village des Pruniers, grâce à qui nous pouvons vivre tant de…  joie !"

Quatrième témoignage pour la retraite d'hiver 2016-2017

"L’œuf ou la poule ?

             Chèr(e)s ami(e)s ,

             Jeudi dernier à la Maison de l’Inspir, nous avons chanté « Y’a d’la joie » de Charles Trenet ; et ce fut un grand moment de bonheur partagé. Bien que cette chanson soit dans le livret du Village des Pruniers, on la chante rarement car elle est assez difficile. Etre joyeux, cela ne se décrète pas et ce n’est pas toujours facile, mais quand les conditions sont favorables, la joie se manifeste comme ce fut le cas jeudi grâce à la présence d’une amie qui venait pour la première fois et qui, connaissant bien cette chanson, nous a entraînés, enchantés.

               Je vous mets un lien pour vous entraîner si vous voulez (cliquez pour voir l'enseignement de Frère Phap Dung en anglais le 31 décembre 2016).

                Ma marraine aime bien raconter des blagues et rien qu’en voyant son regard malicieux, son visage rayonnant on est déjà joyeux, sans attendre la chute. Je vous partage une de ses histoires favorites dont je ne me lasse pas : Un jeune disciple demande un éclairage à son Maitre Zen concernant ses difficultés dans la pratique de la méditation. Le Maître le reçoit et l’écoute : « Maître, je reste assis sur le coussin pendant des heures et je n’arrive pas à me concentrer, mon esprit vagabonde et mon corps est douloureux. Je n’atteindrai jamais l’éveil.» Le Maître lui sourit et lui dit, compatissant, « Ne vous inquiétez pas, ça va passer ; continuez à pratiquer !» Le disciple persévère et un beau matin il touche l’extase, la plénitude. Il se sent relié au cosmos, son esprit est lumineux, son cœur est plein d’amour, il est plein d’énergie, libre, joyeux…Il demande aussitôt audience à son Maître qui le reçoit, écoute avec attention son récit enthousiaste, lui sourit et lui dit, compatissant : « Ne vous inquiétez pas, ça va passer ; continuez à pratiquer ! »

                « Pratiquer la joie pour s’éveiller…… », c’est un Koan pour moi, une énigme du genre « C’est la poule qui fait l’œuf ou bien c’est l’œuf qui fait la poule ? ». Je suis enclin à penser que la joie serait un aboutissement, un fruit, pas une cause, une racine. Et pourtant … j’ai vécu, je vis, deux expériences nourrissantes que j’ai beaucoup de joie à partager.

                La première concerne la pratique de l’arrêt (Samatha) en méditation assise : couper la radio intérieure des pensées, ramener le mental dans l’ici et le maintenant. Cet été, lors d’une retraite santé en montagne, une sœur nous a proposé le « moyen habile » suivant : Si vous voulez, imaginez-vous que votre esprit est comme un jeune chiot exubérant, curieux, joyeux. Vous avez le choix entre deux méthodes pour le ramener à la niche de l’ici et maintenant. La première est la contrainte, la soumission ; la deuxième est la liberté, le respect : lui donner envie d’être là pour participer à l’aventure de l’instant, de ce qui s’y vit, s’y invente, s’y transforme. Vous n’obtiendrez pas le même résultat avec chacune d’elles ! En effet, le chemin (bien qu’il ne soit pas toujours confortable) de la liberté et de la joie authentique est éveil (progressif) : pratiquons-le avec diligence comme dit la chanson « Enfer ou Paradis, j’les connais tous les deux, je choisis ou je veux aller…… »

                La deuxième concerne la pratique du « joyeusement ensemble », ou Allégria comme aime l’appeler sœur abbesse, appelée encore be-in chez les jeunes du mouvement wake-up. Je ne sais pas (encore complètement) pourquoi j’ai une vraie difficulté personnelle quand  « il faut s’amuser, être gai, faire la fête à un moment programmé » . J’ai tendance à fuir, ne pas venir ou à rester en retrait. Peur du ridicule ? d’être la honte ? Cela éveille une souffrance enfouie profondément en moi. C’est sur mon chemin de guérison, indéniablement. En même temps je suis touché par cette pratique de l’Allégria, par la simplicité et la générosité des participants, par la joie et la légèreté qui se dégagent. Je suis maintenant heureux de participer à la préparation et à l’interprétation de saynètes joyeuses avec d’autres personnes. Il y a des formations internes qui se transforment en moi grâce à cette pratique. Je peux maintenant (parfois) oser me monter tel que je suis, vulnérable, et laisser spontanément se manifester authentiquement ce qui me traverse, confiant, vivant.

                Voilà, je vais arrêter là mon témoignage en vous disant aussi tout le bonheur que j’ai d’être avec mon petit-fils, Lucas, (qui a eu un an hier) nourri par son calme, sa curiosité et capacité d’émerveillement : Cultivons là ensemble cette précieuse capacité d’émerveillement, source de joie infinie.

                Chantons

 La joie est comme le printemps, elle épanouit les fleurs tout autour de la terre…

Oh appelez-moi par mes vrais noms, pour que ma joie et ma peine ne fasse plus qu’une !

Avec une infinie gratitude pour Thây."

Parfois, votre joie est la source de votre sourire... mais parfois c'est votre sourire qui est la source de votre joie

Thich Nhat Hanh

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F
Merci infiniment
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L
Merci <br /> Parfois je tente de contraindre mon <br /> esprit a demeurer dans l ici et mainte<br /> nant je realise que je ne reunis pas <br /> les conditions favorables pour le gui<br /> der avec bienveillance et lui donner<br /> le plaisir de savourer l instant .<br /> Le chant suscite la detente et la joie<br /> je l avais oublie .. <br /> Avec toute ma gratitude
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R
"Il ne faut pas avoir peur du bonheur, ce n'est qu'un bon moment à passer."
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J
qu'elle chance de pouvoir acceder à une telle qualité de partage!<br /> gratitude.....
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