Poème
Les rideaux grands ouverts, la lumière inonde le salon.
Peu à peu, sorties de leur assoupissement
Les orchidées s’habillent de rose et de blanc,
Tandis que l’amaryllis décroît lentement.
La petite flamme du matin
Est partie jouer à cache-cache,
Et là, sur le balcon, dans un recoin,
De tous ses bourgeons, de tout son panache,
Le camélia se baigne dans le soleil azuré,
Me sourit et me montre tous ses traits.
Sa belle fleur rouge, tout en haut,
M’appelle : « cueille-moi ! cueille-moi ! »
La porte du balcon s’entrouvre légèrement
Puis, s’écoule alors dans un frémissement
L’invocation du Grand Compatissant :
« Namo Valokiteshvara », « Namo Valokiteshvara »…
La main hésite, se retient… que c’est beau !
La petite flamme est revenue,
Je ne te cueille point !
Trois arbres, au fond du jardin,
Sombres et dénudés, encore ce matin,
De chatons verts, timides, se sont parés ;
Reflets de printemps, reflets d’éternité.
La petite cloche chante doucement, sourit,
Et, en un instant, à l’ombre de l’infini,
Touche le cœur des êtres vivants,
Végétaux et minéraux.
Les rideaux grands ouverts, la lune inonde le salon,
« Namo Valokiteshvaraya », « Namo Valokiteshvaraya »
Chân Linh Từ, JP.R