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Picture of Thich Nhat Hanh smiling joyfully
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Jolies surprises d'hiver Ă  la Maison de l'Inspir

12 Décembre 2017

Chère Sangha,

A partir de ce jeudi 14 décembre, nous serons heureuses d'avoir de jolies cartes de saison pour les fêtes à vous proposer à la Maison de l'Inspir ! Les dessins ont été réalisés par une talentueuse jeune Soeur de notre communauté, et les bénéfices des ventes seront dédiés aux oeuvres caritatives pour les enfants du Vietnam. Pensez donc si vous le souhaitez à apporter votre porte-monnaie, merci !

Aussi, ce dimanche 17 décembre, nous vous convions à venir écouter un enseignement en direct offert par Soeur Giac Nghiêm (Sr Elizabeth) à la Maison de l'Inspir. Celui-ci commencera à 10h et aura pour thème le bouddhisme engagé...

Et puis notre retraite de Noël approche, vous savez qu'il n'y a plus la possibilité de s'inscrire pour rester dormir du jeudi 21 au lundi 25, par contre, n'hésitez pas à venir participer aux journées de pratique, vous pouvez comme d'habitude arriver sans prévenir vers 9h30 et repartir vers 17h le jeudi et le lundi, vers 18h45 le vendredi, vers 21h le samedi et vers 22h le dimanche, (ou tous ces jours vous pouvez évidemment partir plus tôt selon votre convenance). S'il-vous-plaît pensez à emmener un plat vegan pour 3 personnes environ, ou bien des fruits et légumes, ou du pain, du lait de riz, etc. Si vous voulez être présents le lundi 25, prévoyez également un petit quelque chose à offrir à une autre personne (dont vous piocherez le nom sur place). Le mieux est que ce présent vienne de votre coeur et de vos talents artistiques, d'écriture, de chant, de pâtisserie, etc, mais si vous préférez acheter un joli objet qui fasse sens pour la pratique de la pleine conscience, ça ira très bien aussi. Sachez déjà que le jeudi 21 l'enseignement commencera à 10h, offert par Soeur Giac Nghiêm, et le dimanche 24 Soeur Hai Nghiêm offrira un enseignement à partir de 15h. Pour le réveillon du 24, nous célèbrerons en pleine conscience avec des chants tous ensemble, des témoignages, et aussi des prestations spontanées et préparées selon vos talents alors s'il-vous-plaît apportez bien vos instruments de musique, vos costumes, vos livres de contes... merci d'avance :)

... pour bien nourrir notre pratique, voici une sélection des enseignements en français les plus récents, offerts au Village des Pruniers ainsi qu'à la Maison de l'Inspir.

  • enseignement de Fr Phap Khi sur l'amitié spirituelle le 22 octobre (au Village des Pruniers)
  • session de questions et réponses le 26 octobre (au Village des Pruniers)
  • enseignement de Sr Giac Nghiêm à la Maison de l'Inspir le dimanche 19 novembre
  • enseignement de Sr Dao Nghiêm lors de la journée laïque le 23 novembre (au Village des Pruniers)
  • enseignement de Fr Phap Lieu le 30 novembre (au Village des Pruniers)

Bonne semaine à toutes et à tous,

Vos petites Soeurs

 

 

Jolies surprises d'hiver à la Maison de l'Inspir

Etude et pratique des 40 principes de l'enseignement du Village des Pruniers - PremiĂšre partie

9 Décembre 2017

ChĂšre Sangha, ne soyez pas intimidĂ©s par la longueur et la densitĂ© de cette premiĂšre partie de notre Ă©tude des 40 principes de l'enseignement du Village des Pruniers ! Rassurez-vous aussi car nous allons prendre notre temps ; nous n'irons pas jusqu'au bout des 40 thĂšses d'ici la fin de cette retraite d'hiver. Laissez la terre de la conscience profonde absorber cette nourriture, faites-lui confiance pour que les graines de vision profonde germent au moment voulu.

Lisez tranquillement, par petits bouts si nĂ©cessaire.

 

Les Quarante Principes ont Ă©tĂ© formulĂ©s et enseignĂ©s par Tháș§y au Village des Pruniers Ă  partir de la retraite d'hiver 2005-2006 jusqu'Ă  la retraite d'hiver 2006-2007. Ils servent de base pour les enseignements et les pratiques du Village des Pruniers et pour nos entraĂźnements Ă  la pleine conscience, qu’il s’agisse des Cinq EntraĂźnements des laĂŻcs, des Dix PrĂ©ceptes des novices, des Quatorze EntraĂźnements de l’Ordre de l’Inter-Etre, des grands prĂ©ceptes (Pratimoksha) des moines et nonnes pleinement ordonnĂ©s.

Au dĂ©but des annĂ©es 90, Tháș§y a offert de nombreux cours sur l’histoire de la pensĂ©e bouddhiste dans un certain nombre de retraites d’hiver, y compris « La Tradition Vivante de la Pratique de la MĂ©ditation Â», « les Soutras de la Transmission du Sud Â», « Les Soutras de la Transmission du Nord Â» et en 2005 « La Roue des Commentaires des DiffĂ©rentes Ecoles Â» qui traite des diffĂ©rents principes dĂ©tenus par plus des vingt premiĂšres Ă©coles bouddhistes diffĂ©rentes. Ces enseignements donnent un aperçu de l’histoire de la pensĂ©e bouddhiste. (Notez que pour l'instant les livres de Thay issus de ces sĂ©ries d'enseignements sont disponibles en vietnamien uniquement. Nous avons conscience de la nĂ©cessitĂ© et de l'utilitĂ© de les rendre accessibles dans les autres langues dĂšs que possible, surtout que les traductions orales vers l'anglais et le français rĂ©alisĂ©es lors de certains discours directs de Thay existent en enregistrements audio quelque part dans nos archives au Village des Pruniers.)

 

Les quarante principes reprĂ©sentent la tentative entreprise par Tháș§y pour identifier et dĂ©finir les enseignements que nous maintenons, apprenons et transmettons au Village des Pruniers et pour saisir notre relation avec les diffĂ©rents chemins dans l’histoire du bouddhisme. Ils sont le rĂ©sultat de l’étude des enseignements bouddhistes, des mĂ©thodes et de la pratique de Tháș§y et de la communautĂ© du Village des Pruniers, ainsi que du regard profond sur l’évolution des diffĂ©rentes Ă©coles bouddhistes et leurs enseignements.

 

Tháș§y a partagĂ© plusieurs fois qu’en tant que pratiquants bouddhistes, nous devons de temps Ă  autre revenir et nous baigner dans les eaux de la source du bouddhisme. Au Village des Pruniers  nous avons « un dĂ©sir profond de comprendre le sens originel du Bouddha, l’enseignant qui a commencĂ© cette lignĂ©e, ainsi qu’un dĂ©sir d’étudier et de pratiquer de telle sorte que tout en Ă©tant fidĂšle aux enseignements originaux, nous sommes Ă©galement en mesure de rĂ©pondre aux besoins de la pratique spirituelle et de la transformation de notre temps. Cent quarante ans aprĂšs que le Bouddha entre en nirvana et jusqu’au dĂ©but du Mahayana, les diffĂ©rentes Ă©coles du bouddhisme de l’époque ont agit de la sorte, et bien sĂ»r, notre communautĂ© se doit de faire la mĂȘme chose. Â»

Tháș§y nous rappelle aussi : « Il est possible que notre façon de voir d’aujourd’hui va changer un jour pour s’adapter Ă  une maniĂšre de regarder qui sera plus profonde et plus pertinente demain. En Ă©tant fidĂšle Ă  l'attitude d'ouverture et Ă  la pensĂ©e non-dogmatique du bouddhisme, le Village des Pruniers tient toujours la porte grande ouverte au changement, donc n’adopte jamais une attitude rigide et dogmatique qui voudrait que seule sa façon de voir les choses est juste. C'est lĂ  notre pratique continue afin d’éliminer l’obstacle de la connaissance fixe ((jñeyāvaraáč‡a) et de toujours avoir la possibilitĂ© d’aller de l’avant.

 

De cette façon, le Bouddhisme change, s’adapte et progresse de la mĂȘme maniĂšre que le fait la science pour servir l’humanitĂ© toujours plus efficacement. Nous avons trop longtemps Ă©tĂ© influencĂ©s par la maxime: "La rĂ©pĂ©tition plutĂŽt que la crĂ©ativitĂ©â€. Cette attitude appartient au croyant religieux pieux plus qu’au chercheur. Nous devrions avoir le courage de revoir ce que nous avons appris Ă  la lumiĂšre de notre pratique et de notre rĂ©flexion. Alors seulement, nous Ă©tablirons un bouddhisme vĂ©ritablement moderne, bien adaptĂ© Ă  notre culture, et nous ne serons pas retenus dans un bouddhisme formel et thĂ©orique empruntĂ© Ă  l'Asie. Â» ** D'aprĂšs des extraits de l'introduction du livre "Lang Mai nhin Nui Thuu" (Le Village des Pruniers regarde le Pic des Vautours) de Thich Nhat Hanh, publiĂ© en 2014.

 

Premier principe :

L’espace n’est pas un dharma (phĂ©nomĂšne) inconditionnĂ©. Il se manifeste ensemble avec le temps, la matiĂšre et la conscience.

 

Pourquoi est-ce que Thay commence par ce principe-lĂ  ? Certainement parce qu’il reconnaĂźt que notre façon de voir le monde est fondamentalement biaisĂ©e par un certain nombre d’idĂ©es fixes, de croyances latentes bien ancrĂ©es dans le mental. Effectivement nous pouvons avoir l’idĂ©e que l’espace est l’espace, et qu’il n’est pas le temps, encore moins la matiĂšre. Cela ne nous semble pas compliquĂ© de pointer du doigt l’inter-ĂȘtre entre la rose et la terre, mais quand il s’agit de l’interdĂ©pendance ‘absolue’ entre l’espace et la conscience, c’est dĂ©jĂ  plus lointain, moins accessible Ă  notre regard. Et pourtant c’est vrai, l’espace n’est fait lui aussi que d’élĂ©ments non-espace. La conscience n’est faite que d’élĂ©ments non-conscience.

 

Voyons ce qu’explique Thay :

« Ce premier principe en amĂšne de nombreux autres de la mĂȘme sorte avec lui. Autrefois lorsque les maĂźtres regardaient des objets tels une table, une fleur, un nuage, etc, ils reconnaissaient que ces choses sont toutes changeantes, impermanentes, et dĂ©nuĂ©es d’un soi. Ces phĂ©nomĂšnes sont manifestĂ©s par le rassemblement de conditions c’est pourquoi ils sont dits conditionnĂ©s (samskrta). Une fleur, un ĂȘtre humain, un nuage, sont tous conditionnĂ©s. Lorsque les conditions ne sont plus suffisantes, ces phĂ©nomĂšnes sont dissous, donc nous les appelons conditionnĂ©s.

Mais en regardant l’espace, il semble Ă  nos yeux que celui-ci soit inchangeant, qu’il ne s’appuie pas sur les autres objets. Qu’il y ait un nuage ou pas, qu’il y ait de la pluie ou non, qu’il y ait une conscience ou non, que la lune et le soleil soient prĂ©sents ou pas, l’espace est toujours l’espace.

(
) Au Village des Pruniers, nous voyons que l’espace est une notion et que la notion d’espace est créée par la notion du temps, de la matiĂšre et de la conscience. L’espace a trois dimensions (horizontale, verticale et transversale). Mais il existe encore une quatriĂšme dimension qui est celle du temps. Einstein a parlĂ© de ces quatre dimensions du continuum espace-temps.

Si nous regardons bien, nous voyons que l’espace est fait du temps et que le temps est fait de l’espace, que l’espace est fait de la matiĂšre et que la matiĂšre aussi est faite de l’espace. A la lumiĂšre des sciences modernes, nous voyons clairement ceci : avant tout l’espace est un concept, une notion ; et la notion d’espace ne peut ĂȘtre dĂ©tachĂ©e de la notion de temps ; elle ne peut ĂȘtre dĂ©tachĂ©e de la notion de matiĂšre ; et en particulier, elle ne peut ĂȘtre prise Ă  part de la notion de conscience. Par consĂ©quent, l’espace n’est pas une rĂ©alitĂ© objective, mais une crĂ©ation de l’esprit. L’espace contient le temps, il contient la matiĂšre et la conscience. Si nous retirons le temps, la matiĂšre, la conscience de l’espace, celui-ci ne sera plus l’espace ; donc l’espace n’est pas une chose inconditionnĂ©e.

Dans le soutra d’Avatamsaka (Discours de la Guirlande de Fleurs) il est dit ceci : l’un contient le tout. En ce qui concerne l’espace, l’un contient le tout. Un grain de poussiĂšre contient les trois chiliocosmes (dans la cosmologie bouddhique ce mot dĂ©signe un monde de mille rĂ©gions) or un grain de poussiĂšre est de la matiĂšre, ce qui signifie que la matiĂšre est reliĂ©e Ă  l’espace. La science nous apprend que lĂ  oĂč la matiĂšre est condensĂ©e, l’espace se rĂ©tracte. Nous voyons donc que la matiĂšre et l’espace inter-sont, qu’ils s’affectent l’un l’autre. Il est erronĂ© de dire que l’espace n’est pas influencĂ© par la matiĂšre. L’espace est la matiĂšre ; la matiĂšre est l’espace. La forme et le vide sont trĂšs proches, ils sont l’un l’autre ; l’un contient le tout.

(
) S’il faut distinguer les phĂ©nomĂšnes en deux catĂ©gories, d’une part les choses conditionnĂ©es et de l’autre les choses inconditionnĂ©es, nous ne pouvons pas dire que l’espace soit un phĂ©nomĂšne inconditionnĂ©. Si nous devons parler de dharmas inconditionnĂ©s, il n’y a alors qu’un dharma inconditionnĂ© et c’est le nirvana, c’est-Ă -dire l’ainsitĂ©, la nature de non-naissance et de non-mort, la fondation de tous les dharmas. (
) Tout comme toutes les vagues sur l’ocĂ©an montent et descendent tandis qu’une chose ne monte ni ne descend : l’eau. Le nirvana est ainsi, c’est la fondation de tous les phĂ©nomĂšnes.»

 

 

 

DeuxiĂšme principe :

Dans la dimension historique, tout dharma est un dharma conditionné. Dans la dimension ultime, tout dharma est un dharma inconditionné.

 

« Ce n’est que provisoirement que nous distinguons les dharmas conditionnĂ©s et inconditionnĂ©s. En fait nous ne pouvons pas placer le nirvana Ă  cĂŽtĂ© des dharmas conditionnĂ©s et appeler le nirvana un dharma (phĂ©nomĂšne). C’est comme pour l’eau, nous ne pouvons pas dire que l’eau est l’une des vagues. Ces derniĂšres montent et descendent, naissent et meurent. Mais il y a quelque chose qui ne naĂźt ni ne meurt, ne monte ni ne descend, et que nous appelons l’eau. C’est une erreur de dire que l’eau est un phĂ©nomĂšne et de la placer au mĂȘme niveau que les phĂ©nomĂšnes de vagues, de dire que l’eau est une des vagues.

La mĂȘme chose est vraie entre le nirvana et les phĂ©nomĂšnes conditionnĂ©s. Nous avons Ă©tudiĂ© suffisamment pour ĂȘtre capables de voir que sur le plan phĂ©nomĂ©nal, le plan de la dimension historique, tous les dharmas conditionnĂ©s connaissent la naissance et la mort, l’ĂȘtre et le non-ĂȘtre, l’existence et la disparition. Cependant dans la dimension ultime de la rĂ©alitĂ©, les phĂ©nomĂšnes ne naissent ni ne meurent, ne montent ni ne descendent, ne viennent ni ne partent. Un dharma tel cette fleur de chrysanthĂšme, sur le plan des phĂ©nomĂšnes, est conditionnĂ© puisqu’il dĂ©pend de conditions pour se manifester et qu’il dĂ©pend de conditions pour se dissoudre. Mais dans la dimension ultime, la nature propre du chrysanthĂšme est la non-naissance et la non-mort, le non-ĂȘtre et le non-non-ĂȘtre, la non-existence et la non-disparition. En regardant bien, le chrysanthĂšme est Ă©galement inconditionnĂ©. C’est ce qui apparaĂźt trĂšs clairement dans les enseignements du Mahayana : la nature originelle des dharmas est la vacuitĂ© ; ils ne naissent ni ne meurent, ne sont ni purs ni impurs, ni croissants ni dĂ©croissants. Pour cette raison, il n’existe aucun dharma qui soit conditionnĂ©, tous les dharmas sont inconditionnĂ©s, sans naissance et sans mort, sans montĂ©e et sans descente, sans ĂȘtre et sans non-ĂȘtre.

Nous avons commencĂ© par dire que l’espace n’est pas un dharma inconditionnĂ© ; Ă  prĂ©sent nous affirmons l’inverse : l’espace est aussi un dharma inconditionnĂ©. La phrase « l’espace n’est pas un dharma inconditionnĂ© Â» est une porte d’entrĂ©e, et non un dogme dans lequel nous enfermer. En disant : « l’espace n’est pas un dharma inconditionnĂ© Â», nous pourrions ĂȘtre piĂ©gĂ©s par une distinction entre ce qui est conditionnĂ© et ce qui ne l’est pas. Mais grĂące Ă  notre capacitĂ© de contempler et d’abandonner les termes et les notions, nous pouvons voir que l’espace aussi est inconditionnĂ©.

(
) Si vous venez de la tradition chrĂ©tienne, il se peut que vous Ă©prouviez des difficultĂ©s lorsque vous pensez Ă  Dieu, parce que dans la thĂ©ologie chrĂ©tienne Dieu est le crĂ©ateur, tandis que toutes les choses que nous rencontrons sont les crĂ©atures. Certains thĂ©ologiens chrĂ©tiens affirment que « Dieu est la fondation de l’ĂȘtre Â», ce qui est trĂšs proche de la pensĂ©e « l’inconditionnĂ© est le nirvana Â». Dire que Dieu est la fondation de l’ĂȘtre, c’est comme de dire que le nirvana est la dimension ultime de tout ce qui naĂźt et meurt.

Ne recherchons pas le nirvana en dehors de la naissance et de la mort. Dans le cycle de naissance et de mort, il y a le nirvana. La naissance et la mort ne sont que des illusions. L’essence du chrysanthĂšme ou du nuage, c’est le nirvana, la non-naissance et la non-mort.»

 

Comme cela nous est rappelé dans la Sangha, nous sommes invités à toujours étudier les enseignements, les soutras, les shastras (commentaires) et les entraînements à la pleine conscience (vinaya) en nous posant la question : quel rapport cela a-t-il avec ma vie de tous les jours ? Comment puis-je toucher concrètement, régulièrement l'inter-être et la dimension ultime de la réalité ?

... Après cette immersion dans la vision perçante de notre maître Thay, déposons toute cogitation et tout effort intellectuel par un Toucher de la Terre. Nous vous proposons plusieurs modalités de pratique en fonction de votre préférence :

  1. Lire régulièrement le texte pour vous laisser imprégner.
  2. Le lire après une méditation silencieuse où vous avez pris le temps de revenir à votre respiration, à votre corps, à vos sensations pour rendre votre esprit disponible à l'accueil du sens du texte.
  3. Pratiquer le Toucher de la Terre avec votre Sangha (voir les instructions sur les sons de cloche, etc, au bas du texte)

Vous pouvez lire le texte à voix haute en vous tenant debout devant votre autel ou tourné vers la nature, et prendre la posture du Toucher de la Terre à la fin.

Cher Bouddha, chaque fois que je marche sur la Terre, je réalise que matière et esprit ne sont que des notions, deux facettes d'une même réalité. Le chêne n'est pas seulement de la matière car il a le savoir en lui. Un grain de poussière n'est pas uniquement de la matière puisque chacun de ses atomes contient l'intelligence, c'est une réalité vivante. Quand je regarde la Terre profondément, je peux y voir la présence du soleil et sa chaleur qui aident toute chose à naître et à grandir. Si cette planète est si belle, c'est grâce à la chaleur du soleil. Je peux aussi y voir les ruisseaux d'eau fraîche couler depuis les profondeurs. Sans l'eau, comment y aurait-il de la vie sur cette planète ? Je peux également sentir la présence de l'air et de tous les gaz dans l'atmosphère comme l'oxygène, le dioxyde de carbone... Sans ces gaz, il n'y aurait pas de vie et il n'y aurait pas non plus la beauté du saule vert, des fleurs jaunes, toutes ces petites merveilles de la nature. Partout je peux voir les quatre éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu. La terre est l'un des quatre éléments fondamentaux mais elle contient les trois autres éléments car elle est faite d'éléments non-terre. Il en est de même pour l'eau, l'air et le feu : un élément contient les trois autres. Ces quatre éléments portent aussi en eux le temps, l'espace et la conscience. Ils inter-sont et se relient les uns aux autres. Ils inter-sont également dans mon corps de manière merveilleuse. Les quatre éléments présents dans mon corps et les quatre éléments présents dans le cosmos ne sont pas des réalités séparées. Ma nature est aussi la nature de la Terre et de tout l'univers, c'est la nature de l'inter-être.

Je veux toucher la Terre avec mon front, mes deux bras, mes deux jambes, afin de sentir que je fais un avec la Terre-Mère, que je fais un avec la lumière du soleil, avec les rivières, les lacs, l'océan, et avec les nuages dans le ciel immense... La Terre-Mère m'a mis au monde, elle me porte et me nourrit. Elle m'a laissé me manifester des milliers de fois dans le passé et elle me fera me manifester encore et encore dans l'avenir. Elle m'a offert un corps merveilleux qui est aussi le sien.

( Silence pendant trois respirations)

De tout mon coeur, je touche la Terre trois fois pour lâcher prise de l'idée que je suis ce corps et pour faire un avec la Terre.

(Si vous pratiquez en Sangha avec une cloche, invitez maintenant un son de cloche pour que tous les pratiquants touchent la Terre. Restez en contact avec la Terre pendant trois longues respirations, puis invitez un demi-son de cloche comme signal de se relever, suivi de deux nouveaux sons de cloches et Touchers de la Terre)

 

Retraite francophone à l'EIAB en janvier 2018 - Prendre soin de l'enfant intérieur

9 Décembre 2017

Chères amies et chers amis de pratique, 

C'est avec grande joie que nous vous convions à notre retraite du jeudi 18 au dimanche 21 janvier 2018 sur le thème de la Réconciliation avec l'Enfant Intérieur. Nous aurons la grande chance de le vivre à l'EIAB (Institut Européen du Bouddhisme Appliqué), l'un des monastères de Thich Nhat Hanh, en Allemagne et, donc, tout près de chez nous ...!!

Au coeur de l'hiver, cela s'annonce un précieux moment à vivre sur notre chemin de guérison, avec le soutien des pratiquants francophones de différentes sanghas et la bienveillante guidance de notre chère Soeur Bi Nghiem.  

Pour le confort de tous, cette retraite sera donnée en français et anglais (traductions assurées) ; et elle est donc ouverte à nos amis belges, français, suisses....  

Contrairement à l’an dernier et conscients des difficultés de compréhension liées à la langue, les inscriptions se feront directement par mail à l'EIAB, comme indiqué plus bas. Le covoiturage est aussi facilité si vous le souhaitez, en passant par ce lien

Retraite francophone à l'EIAB en janvier 2018 - Prendre soin de l'enfant intérieur

Attention, bien que le formulaire en ligne pour le covoiturage demande de communiquer vos coordonnées complètes ainsi que votre heure d'arrivée et durée de séjour, il ne tient pas lieu d'inscription....

Les détails concrets demandez-vous? Nous vous proposons d'arriver dans l'après-midi du jeudi 18 janvier afin d'avoir le temps de vous installer dans votre chambre avant de prendre le repas ensemble à 18h et démarrer juste après; le dimanche, nous nous dirons joyeusement au-revoir vers 16H après un dernier moment de bilan/partage ...Pensons à prévoir notre matériel de toilette et des vêtements chauds, ainsi que des chaussures appropriées aux marches dans la belle nature environnante.   

Entre les deux, un beau programme de pratique et réconciliation avec notre petit enfant nous attend et nous sommes certains que Sr Bi Nghiem va nous choyer... nous sommes aussi toutes et tous là les uns pour les autres, nous soutenant sur ce beau Chemin de transformation et .. de Joie; …

Pour les ami(e)s francophones qui ne connaissent pas l’allemand, nous vous invitons à vous inscrire :

directement par mail à l’adresse registrar@eiab.eu : précisez alors bien ceci :

  • nom, prénom, sexe, âge, adresse postale et mail, téléphone
  • Sangha d'origine (et ville), transmission 5EPC? oui/non ou 14 EPC?
  • date et heure d'arrivée, date de départ
  • langue maternelle, autre langue connue
  • personne à contacter en cas de problème
  • remarque éventuelle?
  • est-ce mon 1er séjour à l’EIAB? À quelle occasion suis-je déjà venu(e)?
  • choix des chambres et prix par personne et par nuit :  soit chambre privée sans sdb privée : 90 euros par nuit ; soit chambre privée avec sdb privée : 110 euros par nuit ; soit chambre double sans sdb privée : 75 euros/nuit ; soit chambre double avec sdb privée : 90 euros/nuit ; soit chambre de 3 ou 4 personnes : 65 euros par nuit . Veuillez noter qu’il n’y a qu’un petit nombre de chambres privées et de chambres avec sdb ; elles sont plutôt réservées pour des raisons de santé. Si vous êtes concerné, inscrivez-vous donc en l'expliquant.
  • Si vous désirez partager une chambre avec une autre personne précisez-le et donnez les coordonnées de cette personne (nom, prénom, sangha).

Si vous parlez anglais ou si vous avez des questions concernant l’inscription , vous pourrez téléphoner à l'EIAB au numéro et horaires repris ci-dessous :

+49 (0) 1575 2065922
Mardi: de 12h à 17h
Mercredi: de 15h à 17h
Vendredi: de 11h à 14h

 

Dans tous les cas, pensez bien à compléter le document relatif au covoiturage.. car c'est aussi une façon pour nous de savoir qui participe..  

les inscriptions sont ouvertes dès à présent …

Et, pour nous préparer au mieux à ce bel atelier, la lecture du livre 'Prendre soin de l'enfant intérieur' de Thich Nhat Hanh peut être précieuse (en librairies en version Belfond ou poche). (Et aussi simplement la vidéo publiée sur le site de Belfond vaut la peine de prendre deux minutes !)

 

Espérant vous y revoir et pratiquer ce beau programme avec vous,

pour les sanghas francophones de Belgique,

Pratique de la pleine conscience des oreilles et des sons

5 Décembre 2017

Méditons sur nos six sens

 

Chère Communauté,

Nous allons poursuivre notre voyage intérieur sur les impressions sensorielles, toujours en lien avec le Cinquième Entraînement à la Pleine Conscience. Dans ce deuxième message de la retraite d’hiver chez soi, nous aborderons plus particulièrement les sons, l’ouïe et l’oreille. Bien sûr nous essaierons de voir comment nous consommons tous ces sons qui nous entourent et qui peuplent notre vie de tous les jours, sans que parfois nous y soyons attentifs.

 

En effet, notre vie quotidienne est remplie de sons de toutes sortes et de toutes natures, et la plupart de ces sons, de ces bruits sont le fruit de notre activité, notamment dans les grandes métropoles mais aussi dans les campagnes.

Nous pensons peut-être avoir davantage de besoins et nous cherchons sans cesse de nouveaux moyens pour satisfaire ces besoins ; mais allumons la torche de la pleine conscience…

 

La pleine conscience de nos oreilles en premier, en prenant contact avec cette partie de notre corps capable de capter les sons, capable d’entendre et d’écouter, sans attendre d’avoir une maladie comme une otite par exemple qui révèlerait cette conscience et de ce fait nous indiquerait  la présence de nos oreilles : l’oreille externe bien visible, et nous sommes bien conscients de sa présence et l’oreille interne invisible que nous pouvons ressentir grâce aux sons.

  • Prendre soin de nos oreilles en portant notre attention sur elles pendant la toilette (ou à un autre moment) ; nous pouvons faire des petits massages, les oreilles étant le lieu de plusieurs points d’énergie
  • Prendre soin de nos oreilles internes en ne portant pas trop longtemps de casques musicaux et en ne mettant pas le volume trop fort
  • Faire attention à certaines nourritures comestibles qui parfois, selon la sensibilité de chacun, chacune, peuvent provoquer des inflammations ou des maladies

 

La pleine conscience des bruits et des sons qui sont captés physiquement par nos oreilles puis ensuite envoyés à notre cerveau ; nous savons que les sons se présentent sous forme d’ondes propagées par l’air tout comme celles que nous voyons à la surface de l’eau, et si ces ondes sont trop fortes ou intense elles peuvent endommager nos oreilles. Mais aussi, ces sons et ces bruits peuvent faire naître en nous des sensations, agréables ou désagréables, voire neutres.

  • Reconnaître et être attentif, attentive, aux bruits dans notre maison ou aux alentours et voir si ces sons nous apportent du bien-être ou non
  • Prendre soin de notre sensation en écoutant des émissions ou des morceaux de musique qui ne soient pas agressifs
  • Trouver dans notre emploi du temps des moments de calme, plus silencieux

 

La pleine conscience de notre consommation vis-à-vis des sons, ce qu’ils nous apportent comme nourriture ou bien est-ce que ces sons nous permettent de fuir une certaine réalité que nous n’aimons plus ? Est-ce que nous nous isolons du monde extérieur par le biais de la musique par exemple ?

  • Voir comment un son est capté par notre oreille et analysé par notre esprit à travers le filtre de nos perceptions erronées, à travers le filtre de nos connaissances
  • Voir comment l’on se nourrit de sons et si cette nourriture n’est pas un moyen de fuir la réalité, de fuir un problème auquel nous ne voulons pas être confronté
  • Voir comment certaines conversations, certaines émissions audio ou certaines musiques peuvent être toxiques, dans le sens où cela génère du désespoir et de la tristesse
Pratique de la pleine conscience des oreilles et des sons

Avant d’aborder une méditation guidée tirée de « Un lotus s’épanouit » de Thích Nháș„t HáșĄnh, nous pouvons aussi nous exercer à cultiver une pratique des sons plus nourrissante et plus agréable :

  • En allant se ressourcer dans la nature en forêt, écouter le crissement des feuilles mortes sous nos pas, le craquement des brindilles… s’arrêter un moment et « tendre l’oreille », peut-être entendrons-nous les arbres parler !
  • Se promener au bord d’une rivière et prendre le temps là aussi de s’arrêter pour écouter la chanson de la rivière
  • Rester au calme chez soi en éteignant la radio ou la télé, en mettant de côté son I-Pod â˜ș ; écouter les bruit de notre maison, peut-être y a-t-il le tic-tac d’une pendule ou les pas précipités d’un enfant dans l’appartement au-dessus
  • Marcher le matin de bonne heure permet d’entendre les petits oiseaux « se parler entre eux » alors qu’il ne fait pas encore jour… timidement en hiver et très vigoureusement au printemps !!

 

Méditation guidée (« Un lotus s’épanouit » de Thích Nháș„t HáșĄnh)

 

1. J’inspire, je savoure mon inspiration.                               - Inspire

     J’expire, je savoure mon expiration.                                - Expire

 

2. J’inspire, je suis là pour mon corps tout entier.                 - Présence au corps

     J’expire, je relâche les tensions du corps.                        - Détendre le corps

 

3. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Souriant à mes oreilles, j’expire.                - Sourire

 

4. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Conscient du bruit, j’expire.                - Conscient du bruit

 

5. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Conscient d’un pleur de douleur, j’expire.        - Conscient d’un pleur de douleur

 

6. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Conscient du chant, j’expire.                - Conscient du chant

 

7. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Conscient du bruit de la pluie, j’expire.            - Conscient du bruit de la pluie

 

8. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Conscient du rire, j’expire.                 - Conscient du rire

 

9. Conscient de mes oreilles, j’inspire.            - Conscient des oreilles

    Conscient du silence, j’expire.                 - Conscient du silence

 

10. Conscient de mes oreilles, j’inspire.    - Conscient des oreilles

    Voyant l’impermanence de mes oreilles, j’expire.    - Impermanent

 

« Après avoir pratiqué cet exercice, vous pouvez aller dehors et grâce à vos six sens – vue, ouïe, odorat, goût, toucher, esprit (c’est-à-dire la perception par l’esprit, pas uniquement l’esprit qui médite) – continuer à entrer en contact avec toutes les bonnes choses qui vous entourent. Vous verrez que le monde extérieur est plus vaste, plus beau qu’auparavant, parce que vous aurez mis un terme à l’oubli et allumé la lampe de la pleine conscience. A nouveau, vous avez recommencé à vous nourrir de ce qu’il y a de merveilleux dans la vie. » TNH

 
Pratique de la pleine conscience des oreilles et des sons

Le regard des oiseaux

29 Novembre 2017

Chers Amis, chĂšres Amies,

Dans la rĂ©sidence oĂč j’habite en banlieue parisienne, j’ai la chance d’avoir en face de mon appartement un assez beau jardin d’agrĂ©ment peuplĂ© d’arbres, de haies, d’arbustes, de rosiers et autres fleurs. En plus Ă  cette Ă©poque de l’annĂ©e les couleurs sont trĂšs belles et je profite, de ce que l’entreprise qui fait l’entretien ne soit pas encore passĂ©e, pour contempler les feuilles jaunes et or qui jonchent le sol, recouvrent complĂštement l’herbe alors que les arbres commencent Ă  montrer leurs branches dĂ©nudĂ©es. 

Il y a des bouleaux, deux sapins, un grand et un petit, il y a des arbres que je ne connais pas vraiment et des arbustes inconnus, des thuyas et des juniperus
 

Il y a aussi des oiseaux, les habituĂ©s qui visitent le jardin Ă  leurs heures prĂ©fĂ©rĂ©es, les visiteurs occasionnels et les importuns ou les inattendus ; et chaque famille d’oiseaux a ses petites habitudes. Le matin c’est plutĂŽt les pigeons ramiers qui viennent en famille de cinq ou six pour arpenter la pelouse mĂ©thodiquement, plus tard je vois les pies qui sont beaucoup plus dĂ©sordonnĂ©es en apparence et qui cherchent toujours quelque chose d’intĂ©ressant Ă  leurs yeux, puis tout Ă  coup un ou deux corbeaux descendent en piquĂ© sur les pies pour essayer de leur voleur leur butin. Les corbeaux sont les plus forts et les plus agressifs. Il y a aussi les merles trĂšs discrets qui ne s’aventurent jamais trĂšs loin des haies et des arbustes, et souvent avec eux il y a encore les moineaux qui comme d’habitude se chamaillent gentiment. Mais de temps en temps, et cela est assez rĂ©cent, les arbres du jardin reçoivent la visite des perruches vertes, criardes, qui font peur Ă  tout le monde, et qui voyagent en escadrille
 hi, hi, c’est trĂšs marrant ! Etonnement peu de pigeons s’attardent dans ce jardin. Il y a aussi des habituĂ©s plus discrets et plus rares, comme le pic-vert qui fait sa tournĂ©e et au printemps, un hĂ©ron vient se percher sur les toits des pavillons en face, scrutant les petits bassins d’eau peuplĂ©s de poissons
 c’est le festin assurĂ© j’imagine. Et d’autres fois encore, je peux voir les migrateurs redescendre vers le sud, c’est vraiment beau.

Et pour finir, je dois ajouter Ă  ce tableau les chats qui eux aussi peuplent ce jardin, un ou deux pas plus, et qui par chance pour les oiseaux ne savent pas voler !! En gĂ©nĂ©ral les chats essayent d’attraper les oiseaux avec trĂšs peu de succĂšs, sauf lorsqu’il y a un nid bien sĂ»r, mais j’ai pu observer que les oiseaux ont Ă©normĂ©ment de courage dans ce cas, mettant sans hĂ©siter leur vie en jeu afin de dĂ©tourner l’attention du chat par rapport Ă  l’emplacement rĂ©el du nid ; mĂȘme de tout petits oiseaux qui s’égosillent de toutes leurs forces Ă  la limite de leur zone de sĂ©curitĂ©. Et puis une fois, deux corbeaux et une pie se sont associĂ©s pour attaquer un chat, c’était trĂšs Ă©tonnant pour moi de voir comment un corbeau ou la pie jouait la proie pour provoquer le chat alors que les autres se tenaient en position pour fondre sur la tĂȘte du chat en visant ses yeux, tout cela encore une fois au risque d’y perdre la vie.

 

 

Le regard des oiseaux

VoilĂ  comment je nourris ma vue et mes yeux lorsque parfois je reste longtemps debout sur le balcon ou Ă  la fenĂȘtre pour contempler le petit bout de nature trĂšs vivante juste en dessous de chez moi. Et la vie est lĂ  bien prĂ©sente oĂč je trouve souvent un enseignement profond sur la rĂ©alitĂ© qui m’entoure. Je trouve lĂ  aussi beaucoup de rĂ©confort dans cette nourriture visuelle agrĂ©able qui m’apporte calme et soulagement par rapport aux multiples agressions sensorielles qui peuvent survenir dans mon quotidien, dĂšs que je dois sortir en ville, dans les centres commerciaux, sur les routes surchargĂ©es de la rĂ©gion parisienne ou mĂȘme les transports en commun ; mais aussi Ă  la maison dĂšs que la tĂ©lĂ©vision est allumĂ©e ou l’ordinateur, qui me proposent tellement de choses Ă  voir, Ă  entendre, Ă  essayer, Ă  goĂ»ter
 des tentations sans cesse renouvelĂ©es, de la joie et du bonheur basĂ©s sur l’illusion, la tromperie, la faiblesse que l’on pourrait avoir Ă  cĂ©der Ă  l’appel de sirĂšnes peu soucieuses du bien-ĂȘtre de chacun, Ă  cĂ©der Ă  l’esprit de la consommation excessive. Et mĂȘme au tĂ©lĂ©phone, parfois deux ou trois appels par jour, oĂč l’on veut me vendre tel ou tel produit
 « chacun doit lutter pour sa survie Â», chacun doit bien chercher un moyen de vivre dans notre sociĂ©tĂ©.

Et tout cela sans compter sur mon propre « hĂ©ritage Â», les douleurs et les souffrances de mes parents, le manque qu’ils ont eu dans leur vie et dont souvent je ressens les effets moi aussi, la grande part de plaisir de laquelle je ne voudrais jamais sortir certains jours, certaines nuits, toujours Ă  la recherche de la meilleure nourriture possible, jusqu’à satiĂ©tĂ©, jusqu’à en ĂȘtre malade ! C’est le royaume de l’illusion, c’est le royaume de Manas, la septiĂšme conscience, celle qui nous motive sans effort Ă  consommer sans aucune retenue dans ce monde oĂč il est si facile de se perdre


 

Pour moi, la retraite d’hiver est simple Ă  mettre en place en tant que laĂŻc : - pas de frontiĂšres gĂ©ographiques, mais surtout des limites sensorielles, des limites de consommation sensorielles, des limites de consommation de nourriture physique ; manger moins, manger mieux, en apprĂ©ciant chaque plat, chaque bouchĂ©e.

 

Un lotus Ă  vous

 

« Ce jardin est rempli de fleurs magnifiques,

Nul besoin de les cueillir,

Elles s’offrent à nos regards naturellement,

Et nous voyons profondément

Leur nature de non-mort et de non-naissance. Â» 

CLT

Le regard des oiseaux