Interview avec Sœur Trang Dieu Ly (Première partie)
Sœur Trang Dieu Ly (prononcez Tjang You Li) est allemande. Ordonnée novice (dans la famille monastique des Azalées) en juillet 2012 puis bhikshuni en mars 2016, elle vit à la Maison de l’Inspir depuis le mois d’octobre dernier…. pour notre grande joie, car elle est pleine de qualités, de profondeur et de surprises ! Lors de notre première journée de paresse de l’année 2017, Sœur Hai Nghiem l’a invitée à s’asseoir pour une interview exclusive, dont nous espérons qu’elle sera la première d’une série pour faire connaissance avec la petite communauté monastique de la Maison de l’Inspir.
Sr Hai Nghiem :
Pour commencer j’aimerais te demander quel est le sens de ton nom monastique, pourquoi est-ce que tu penses que Thay t’a donné ce nom-là, et aussi est-ce que tu aimes ton nom ?
Sr Trang Dieu Ly :
Alors, c’est la même question que j’ai posée à Thay quand je venais d’être ordonnée : « Thay, pourquoi est-ce que vous m’avez donné ce nom ? » Et au début, je n’aimais pas mon nom. Je ne l’aimais pas du tout ! Et maintenant… je l’aime bien. Il a plusieurs significations. L’une d’elles, celle que je préfère, c’est ‘la vérité merveilleuse’ ou encore le ‘merveilleux chemin’. Et c’est ainsi que je vois mon chemin monastique ; je vois que je me développe de plus en plus dans cette direction. Je me rappelle qu’au moment où j’ai écrit ma lettre d’aspiration pour être ordonnée, c’était quelque chose de très important pour moi que d’être véritable, d’être authentiquement moi-même, et aussi de toucher la vérité de toute chose. Et c’est ce qu’est devenu mon nom… et Thay, lorsque je lui ai demandé, il a dit que ce nom indiquait la dimension ultime, la vérité dans la dimension ultime…
Sr Hai Nghiem :
Tu ressens cela dans des moments de la vie quotidienne ?
Sr Trang Dieu Ly :
Parfois ! ?(Sourire…)… pas souvent, il y a de petits moments où cela arrive, et j’en ai vécu aussi avant d’être ordonnée. Je crois que c’est pour cela que je m’y intéresse beaucoup.
Sr Hai Nghiem :
Quel âge avais-tu quand tu as été ordonnée ?
Sr Trang Dieu Ly :
37 ans.
Sr Hai Nghiem :
Tu as rencontré la Sangha en venant du Zen japonais, n’est-ce pas ?
Sr Trang Dieu Ly :
Oui.
Sr Hai Nghiem :
Combien de temps as-tu pratiqué cela ?
Sr Trang Dieu Ly :
En fait, j’ai commencé avec le Zen Soto quelques mois, quand j’avais 21 ans. Cela ne m’a pas attirée du tout.
Sr Hai Nghiem :
Tu veux dire que le Zen Soto ne t’a pas attirée ??
Sr Trang Dieu Ly :
Disons le groupe où je me rendais… parce qu’ils pratiquaient beaucoup dans la forme… et puis, j’ai trouvé un autre groupe, celui de mon ancien maître de méditation. C’était un moine bénédictin.
Sr Hai Nghiem :
Attends, est-ce que nous pouvons revenir un peu en arrière… à 21 ans, tu as découvert le Zen japonais. Tu avais intentionnellement cherché des groupes de méditation ?
Sr Trang Dieu Ly :
Oui.
Sr Hai Nghiem :
Et cette idée t’est venue de… ?
Sr Trang Dieu Ly :
Du kungfu que je pratiquais, du taichi… Simplement d’un intérêt général déjà à cette époque, sans vraiment savoir de quoi il s’agissait, et à quel point la méditation allait influencer et changer ma vie.
Sr Hai Nghiem :
Quel souvenir gardes-tu du jour où tu as été ordonnée dans notre Sangha ? Cela peut être une impression générale, ou le moment le plus frappant de l’ordination…
Sr Trang Dieu Ly :
Je me rappelle, lorsque notre chevelure a été rasée. Il y a eu un moment où je me suis sentie différente et ce n’était pas lié au fait d’avoir des cheveux ou pas… quelque chose était en train de changer. Et je me souviens particulièrement dans la soirée, après toute l’excitation de la journée, lorsque je me suis retrouvée seule et que tous les souvenirs de la journée se sont élevés dans mon esprit… alors, la sensation de ne plus avoir de cheveux était très frappante. C’était quelque chose de plus que le seul fait de ne pas avoir de cheveux.
Sr Hai Nghiem :
As-tu aimé te voir dans le miroir avec la tête rasée ?
Sr Trang Dieu Ly :
J’avais très peur au début, je ne savais pas… c’est un moment très fragile puisque bien sûr, les cheveux sont un attribut de beauté. Ma mère par exemple n’a pas voulu rester pour ce moment, c’était trop difficile pour elle alors elle est sortie et revenue plus tard. Je ne savais pas non plus quelle tête j’aurai… même si c’est un moment où l’on lâche prise, c’est la raison pour laquelle on se rase, mais…
Sr Hai Nghiem :
Tu ne peux pas imaginer tant que tu ne l’as pas fait ?
Sr Trang Dieu Ly :
Non, tu ne peux vraiment pas imaginer ! Mais j’ai bien aimé.
Sr Hai Nghiem :
Comme tu as parlé de ta lettre d’aspiration pour devenir Sœur, j’aimerais bien savoir quelle était la direction-clé, ou l’espoir le plus important que tu as écrit dans cette lettre ; qu’est-ce que tu rêvais vraiment de pouvoir faire en devenant moniale ?
Sr Trang Dieu Ly :
La raison pour laquelle je voulais devenir moniale était le souhait de changer complètement ma vie, de vivre ma vie profondément, de trouver un mode de vie différent et qui ait plus de sens. C’était aussi de vivre en communauté avec des personnes qui partagent la même aspiration que moi et d’offrir une telle aspiration aux personnes qui viennent au Village des Pruniers.
Sr Hai Nghiem :
Tu es en train de réaliser ton rêve…
Sr Trang Dieu Ly :
Oui oui !
Sr Hai Nghiem :
Une grande question pour moi est celle-ci : qu’est-ce que ça veut dire pour toi, d’une part d’avoir un mentor (encore appelée tutrice) et de l’autre d’avoir un maître. Quelle est ta relation à Thay, est-ce que tu as senti dès la première rencontre avec lui, ou après l’avoir entendu quelques fois, « Oh, c’est vraiment mon maître ! » ?
Sr Trang Dieu Ly :
Pour moi le mentor, notre tutrice monastique, est quelqu’un qui me connaît bien, qui vit avec moi au quotidien, et c’est une femme puisque je suis une Sœur. Donc c’est une relation très différente. Elle connaît mes énergies d’habitude, mes ‘angles morts’ (les parties de moi que je ne vois pas moi-même), et elle a une façon très douce et très habile de découvrir ces parties de moi parfois et d’autres fois de me laisser la liberté de les découvrir par moi-même. Une tutrice qui aurait beaucoup d’autorité appellerait ma rebelle intérieure tout de suite. Je sais que j’ai un côté très fort et têtu, et ce n’est pas facile d’être ma tutrice. Quant à Thay, pour moi il est presque comme le Bouddha. Je n’ai jamais eu la chance d’être beaucoup avec lui ou d’être proche de lui pendant une longue période en étant son intendante par exemple. J’ai beaucoup, beaucoup d’admiration et de respect pour lui ! Quand j’ai eu l’occasion de lui prodiguer des soins [note de la rédactrice : Sr Trang Dieu Ly a exercé le métier de kinésithérapeute et a assisté Thay pendant quelques séances de rééducation après son accident vasculaire cérébral], Thay était donc très malade et il ne pouvait plus parler, j’ai pu toucher une relation différente. J’ai touché la partie incroyablement douce de Thay, qui m’a fait complètement confiance dès le départ ; j’étais très touchée. En même temps, il était et est encore plus peut-être à présent un maître Zen, sans paroles. Il y a quelque chose dans la façon dont il vous regarde parfois, vous savez immédiatement ce qu’il veut dire. Quelque chose dans ce regard m’a forcée à être dans le moment présent, à être vraiment là quand j’étais avec Thay. Cela m’a obligée à être présente, calme, concentrée, ‘attendant’, ouverte à tout ce qui pouvait venir. C’est très difficile à expliquer. J’ai pu sentir son énergie de maître Zen… je n’ai pas cette sensation au même degré dans la relation à ma tutrice, c’est une relation très différente.
Sr Hai Nghiem :
Un aspect de cette question était aussi, est-ce que tu es à l’aise avec le fait que quelqu’un soit là de cette manière, pour te connaître, pour observer ta pratique souvent, pour te donner des retours ou de mettre sur une piste à laquelle tu n’aurais peut-être pas pensé ?
Sr Trang Dieu Ly :
Je suppose que c’est pour ça que la question de qui va être ma tutrice est très importante. Ce n’est pas facile pour moi, parce que j’ai déjà 43 ans tu sais, et parfois, comme j`ai dit, je suis très têtue, j’ai des idées fixes sur certaines choses… donc d’avoir un mentor qui est en position de te donner une nouvelle direction, sur des rails autres que ceux auxquels tu es accoutumée en termes d’énergies d’habitude par exemple, et d’avoir un mentor qui soit habile avec ça, pas autoritaire mais à la fois ferme, tout ça m’aide dans ma pratique, et me permet d’identifier moi-même .
Sr Hai Nghiem :
Comment est-ce que ta famille a accepté ton ordination ?
Sr Trang Dieu Ly :
Comme je l’ai déjà dit, c’était très difficile pour ma maman. Quand je lui ai déclaré que je voulais être ordonnée c’était très important pour moi qu’elle soit d’accord. Elle a dit, ‘si c’est ce que tu désires vraiment faire de ta vie, alors tu dois le faire !’ Elle m’a offert cette liberté et c’était un immense cadeau, j’ai eu conscience d’à quel point ce qu’elle m’offrait était énorme. Aujourd’hui encore, ce n’est pas facile pour elle du fait que je suis en France et qu’elle est en Allemagne, qu’elle vieillit ; mais elle accepte mon choix, et même, elle le soutient.
Sr Hai Nghiem :
Elle comprend de plus en plus ce que tu fais, j’imagine ?
Sr Trang Dieu Ly :
Oui, et elle-même, bien qu’elle n’ait pas réellement une pratique spirituelle, cela l’affecte beaucoup : je vois beaucoup de changements en elle et dans notre relation mère-fille, dans notre façon de communiquer.
Sr Hai Nghiem :
Est-ce que tu te sens bouddhiste ?
Sr Trang Dieu Ly :
Non.
(Rires)
Sr Hai Nghiem :
Merci ! … je plaisante.
Sr Trang Dieu Ly :
Et je dis non parce que je t’ai aussi dit que j’avais pratiqué avec un maître de zen japonais qui était un moine bénédictin, et dans son centre, il y a aussi des soufis, etc… donc très tôt, ce système de pensée, je suis chrétienne, je suis bouddhiste, si je ne suis pas bouddhiste alors je suis musulmane, ou je dois être quelque chose, ce système s’est détaché et c’est très précieux pour moi qu’il en soit ainsi. Je ne veux pas retourner dans une boîte.
Sr Hai Nghiem :
Oui, je peux comprendre ça… Mais alors comment vis-tu cette apparence monastique, ce costume bouddhiste que tu portes, dans la société, avec ta mère... ?
Sr Trang Dieu Ly :
Tu veux dire notre look ? C’est une chose intéressante, le look, la robe brune par exemple. Je viens d’une ville en Allemagne où il y a beaucoup de musulmans et ils sont habillés presque de la même manière que nous ; et depuis que je suis ordonnée et que je me promène dans cet habit, surtout avec les femmes musulmanes, il y a soudain une communication qui se fait, simplement en les rencontrant, parfois par un échange de regards, un sourire ; c’est quelque chose qui n’arrivait pas dans le passé. Et en même temps, tu rencontres le même type de jugements dans le regard des personnes qui n’aiment pas les musulmans par exemple. Parfois il y a une certaine peur, un certain rejet de leur part, et surtout avec ces personnes-là, parfois je leur adresse intentionnellement un sourire, ou je leur dis quelque chose et au début ils sont surpris, pris de court, et ils ne savent pas exactement dans quelle boîte me mettre. Et si je suis assise dans le train quand ça arrive, après dix minutes de silence, soudain on me demande : vous êtes quoi, au fait ? Et alors on a une chance de leur expliquer !
Sr Hai Nghiem :
Comme tu parles du fait de se libérer des catégories et des religions, je reformule la question suivante sur la liste. Les enseignements de Jésus appellent vraiment à la compréhension et à la compassion ; comment trouves-tu que Jésus et les racines chrétiennes sont présents dans ta vie maintenant que tu appartiens à une communauté bouddhiste ?
Sr Trang Dieu Ly :
Je suppose, d’une manière très bouddhiste ! (rire). Oui, ils sont présents en moi, dans mes ancêtres, mais dans une forme bouddhiste. Peut-être même d’une façon plus directe et plus vivante. Je touche l’énergie de la compassion d’Avalokiteshvara dans Marie ou dans Jésus, c’est la même énergie. Et nous avons tous cette énergie en nous-même, aussi. Et la compréhension et l’amour sont les fruits de notre pratique bien sûr…
Et puis, j’aime lire Thomas Merton, par exemple. Il était un mystique chrétien. Donc pour moi c’est important d’être en lien avec les racines chrétiennes, puisque j’ai ces racines, n’étant ni vietnamienne ni chinoise. Mais ce n’est pas toujours présent dans ma vie. De temps en temps.
Sr Hai Nghiem :
Simplement une énergie vivante ?
Sr Trang Dieu Ly :
Oui, je ne ressens pas le besoin de lui donner un nom ni de l’attribuer à Jésus ou Avalokiteshvara…
Sr Hai Nghiem :
Es-tu allée à l’église, est-ce que ta mère t’a élevée dans la religion chrétienne ou pas ?
Sr Trang Dieu Ly :
Ma mère non, pas du tout, mais ma grand-mère oui. J’ai grandi avec ma mère et ma grand-mère. Comme je le disais ma mère n’avait pas tellement ce besoin, ou je ne sais pas, il se peut qu’elle ne se soit pas sentie à l’aise avec l’église et la dimension spirituelle. Ma grand-mère par contre, d’une façon très simple et très concrète, était très croyante. Je crois qu’elle joue un très grand rôle dans ma vocation monastique aussi. Quand j’étais enfant, tous les mercredis j’allais avec elle au marché et il y avait une église catholique, bien que nous fussions protestantes. Elle aimait y entrer quelques minutes seulement. Moi aussi j’aimais beaucoup être dans ce silence, c’était très clair pour moi que c’était la maison de Dieu : je disais, ‘allons voir la maison de Dieu’ parce que je pouvais vraiment toucher quelque chose dans cette église. Et je pense qu’étant enfant, c’était la première fois que j’ai ressenti qu’il y a autre chose au-delà de notre expérience ordinaire.
... Suite et fin dans quelques jours ! Merci de votre lecture, merci de vos commentaires encourageants !
Cinquième message pour la retraite d'hiver 2016-2017
Cinquième message de la Retraite d’Hiver chez Soi
« Qu’est-ce que la paix ? La paix c’est l’absence de conflit… »
(TNH - Enseignement du 07/07/2014)
La cinquième branche de notre arbre des Facteurs d’Eveil est la Paix, l’aisance, la détente, le bien-être du corps et de l’esprit (prashrabdhih en sanskrit), et cette Paix, ce bien-être est toujours accompagné de la Diligence, de l’énergie.
Nous voici déjà arrivés au cinquième facteur d’éveil : la paix, le bien-être. Nous savons bien que le bien-être est essentiel pour toucher la paix en soi-même, car nous avons tous déjà expérimenté dans notre vie de tous les jours des tensions, des malaises, de la tristesse ou du découragement. Nous avons sûrement, pour la plupart d’entre nous, cédé à la dispersion et à l’agitation dans nos vies professionnelles et quotidiennes, ayant mille choses à faire à la fois et n’ayant jamais le temps de faire ces choses-là. À peine arrivés à la maison après le travail, nous voilà déjà à courir partout pour s’occuper du repas du soir, des enfants, de la lessive… A peine levé nous courons déjà car nous sommes en retard pour l’école, les transports en commun, le travail, et nous n’avons bien souvent pas le temps de prendre un petit déjeuner tranquillement. Presque tout le monde connaît ces situations de la vie quotidienne.
Le bien-être c’est aussi la troisième Vérité Noble, c’est-à-dire la cessation de la création de la souffrance (nirodha) ; nous nous abstenons de faire quelque chose qui nous fait souffrir. Cette troisième vérité nous dit que l’abandon des afflictions est possible (le Cœur des Enseignements du Bouddha - TNH).
Un maître vivait autrefois avec ses disciples dans un temple. Un jour, l’un de ses disciples lui demanda : « Cher maître, que diriez-vous d’organiser un pique-nique ? » Le maître répondit : « Oui, c’est une très bonne idée. Allons pique-niquer un jour. » Mais ils furent si occupés qu’ils ne trouvèrent jamais le temps. Une année passa, puis deux, puis trois, sans qu’ils soient allés pique-niquer. Un jour, alors qu’ils se trouvaient en ville, ils virent une procession funèbre. Le maître demanda à ses disciples : «Qu’est-ce que c’est ? » Et un disciple répondit : « Ils vont pique-niquer. C’est le seul jour où ils vont pique-niquer, quand ils meurent. » TNH - La paix en soi, la paix en marche
Cette histoire nous enseigne que nous devrions prendre suffisamment de temps pour nous détendre et avoir du bien-être dans notre vie, non seulement pour soi-même mais aussi pour ceux, et avec ceux, qui nous entourent. Et pour cela nous ne devons pas attendre un moment propice dans le futur, ce moment est déjà là, disponible, car cela peut être un moment de paix si nous le désirons vraiment. C’est le sens de notre pratique de la méditation. La détente, l’aisance, le calme ou la tranquillité sont des éléments nécessaires à la pratique de la méditation, ils sont un facteur d’éveil essentiel pour atteindre et goûter la Paix.
Il y a encore notre façon de nous nourrir qui peut nous rendre plus paisible. Nous vous invitons à lire ou relire le 5ème entraînement des Cinq Entraînements à la Pleine Conscience : « Transformation et guérison », ainsi que le Soutra des Quatre Sortes d’Aliments (n° 373 Samyuktagama) dans le livre « Chants du Cœur » page 205. Les Quatre Sortes d’Aliments sont la nourriture comestible, les impressions sensorielles, la volition, la conscience.
Mais est-ce que nous trouverons la Paix un jour prochain dans le futur, ou bien quelque part au bout d’un chemin ? Est-ce que la Paix est un but, un objectif à atteindre ? Est-ce que nous pourrons trouver la Paix dans les possessions matérielles ou les plaisirs sensuels de la vie quotidienne ?
Est-ce que la Paix sera présente en nous si nous n’avons seulement qu’une idée de ce qu’est la paix, ou bien si nous nous limitons juste à avoir une intention de paix ?
Notre Maître nous a enseigné qu’une simple intention n’est pas suffisante si cette intention n’est pas concrétisée par un acte. Vouloir être en paix n’est pas suffisant. La Paix est une pratique à part entière et cela commence tout de suite.
Propositions de pratique :
- Avant de se lever, prendre le temps de faire quelques respirations conscientes en laissant venir un demisourire (penser au gatha du réveil)
- En rentrant du travail, se poser quelques minutes en faisant une méditation assise ou bien une relaxation totale : simplement s’assoir ou s’allonger juste pour prendre conscience de son corps et de la respiration en relâchant les tensions
« j’inspire, je prends conscience de mon corps conscience du corps »
« j’expire, je relâche toutes les tensions de mon corps relâcher les tensions »
- Pratiquer la marche en pleine conscience, surtout si on ressent de la colère ; cette marche peut aussi être pratiquée jusqu’à sa voiture ou jusqu’au transport, elle peut encore être pratiquée au travail pour aller aux toilettes ou à la machine à café, et bien sûr chez soi de la chambre au salon (un pas j’inspire, un autre pas j’expire) ou dans les escaliers :
« En montant et en descendant les escaliers, mes pas sont doux et légers.
Quand j’entends mes talons claquer, je sais que je ne suis pas vraiment arrivé. »
- Cultiver le bien-être : prendre du temps pour soi-même dans sa vie de tous les jours afin de générer l’énergie de paix, par exemple : se donner le temps de se préparer une boisson chaude, un thé, un café, avec son compagnon, sa compagne… « boire un thé pour se retrouver » (Thầy)
- Cultiver la paix en soi : « la souffrance ce n’est pas tout » (Thầy)
Pratiquer la détente en marchant, en s’asseyant ou en faisant une relaxation totale, conscient, consciente, du corps et de la respiration en se nourrissant de la beauté qui nous entoure : à mettre en œuvre dès que l’on souffre, mais pas seulement, ne pas attendre de souffrir pour faire cela : « je me réjouis de ne pas avoir mal aux dents » !
Pratiquer l’observation de ses sensations : agréables, désagréables ou neutres, sachant qu’une sensation neutre peut très vite devenir agréable, simplement en reconnaissant les sensations pour ce qu’elles sont, des sensations n’ayant pas d’existence séparée, et les laisser partir.
« La vie est pleine de souffrance mais elle est aussi remplie de merveilles, comme le ciel bleu, le soleil, les yeux d’un bébé. Souffrir n’est pas tout ; nous devons aussi être en contact avec les merveilles de la vie. Elles sont tout autour de nous, partout, à chaque instant. »
(La paix, un art, une pratique - Thích Nhất Hạnh)
- Quatre sortes de nourritures :
Essayer de se nourrir en regardant profondément d’où provient la nourriture et être conscient de la souffrance générée pour avoir cette nourriture. Nous savons que la nourriture ne vient pas seulement du supermarché, que la viande ne vient pas seulement de chez le boucher.
Apprendre à réserver un jour de la semaine où peut-être on évitera de manger de la nourriture d’origine animale et ainsi on évitera de contribuer à la souffrance animale et au changement climatique (cette pratique est très bénéfique pour cultiver la paix en soi et dans le monde).
Prendre conscience de quelle manière on absorbe les impressions sensorielles chaque jour, comment on nourrit notre intention de vie, la volition, et comment à chaque instant on arrose les graines dans le tréfonds de notre conscience, l’Alaya.
Enseignements pour le Nouvel An 2017
Chère Sangha,
Voici les liens pour réécouter :
- l'enseignement sur le thème de la transformation donné par Sœur Dao Nghiem et Frère Phap Linh le 3 janvier dernier au Village des Pruniers.
- l'enseignement de juin 2016, en anglais avec sous-titres en français, de Cheri Maples, officier de police aux Etats-Unis et enseignante du Dharma ordonnée par Thay.
Merveilleux !
Note : étrangement la mise en ligne de l'enseignement de Sr Giac Nghiem pour Noël dernier pose un problème audio, si vous avez une baguette magique pour le résoudre et permettre d'entendre notre Soeur, faites-vous connaître ! Merci infiniment d'avance...
Et une note pour votre agenda : les émissions Sagesses Bouddhistes des dimanches 19 et 26 février prochains (à 8h30 sur France 2) auront pour invités Sr Chân Không et Frère Phap Linh, qui s'exprimeront sur les questions de pourquoi et comment reconnaître notre souffrance, et comment se délivrer de notre souffrance au quotidien. A suivre :)
Quatrième témoignage pour la retraite d'hiver 2016-2017
La joie et le bonheur nés du lâcher-prise,
La joie et le bonheur nés de la pleine conscience,
La joie et le bonheur nés de la concentration...
... Voici deux témoignages personnels sur l'expérience de la joie comme facteur d'éveil :
"Après une arrivée à l’hôpital la veille dans un curieux état de santé, me demandant bien ce qu’il allait advenir, voici au petit matin le moment du réveil. Comme tous les matins, se met en route mentalement et quasi automatiquement ( !) le merveilleux gatha enseigné par notre maître Thây. « Me réveillant, je souris… » Dès les premiers mots, de façon inattendue, une onde de joie m’envahit, la joie de me sentir bien vivante, une onde de chaleur qui parcourt tout mon corps, ouvre la poitrine… Comme c’est merveilleux d’être là, de sentir la vitalité revenir et de m’offrir ce gatha matinal… « …J’ai vingt-quatre heures toutes nouvelles » La joie m’accompagne, mot après mot, faisant corps avec chaque cellule. Je mesure la chance de cette journée qui s’annonce et s’ouvre, un cadeau sans prix. Mon cœur bat très fort ! « …Je forme le vœu de vivre chaque instant dans la plénitude… » Chaque mot du gatha résonne au plus profond. Ça fait « boum… boum… boum… ! » «… et de porter sur le monde un regard de compréhension et d’amour… » La fin du gatha est un élan, une orientation de la pratique de la pleine conscience, une ouverture sur le monde, portée par la confiance et la joie. Mon cœur manque d’exploser !
Le souvenir de ce court moment de joie très intense m’accompagne désormais tous les jours, au moment du lever. La joie profonde ressentie lors de ce matin-là à l’hôpital est comme gravée. Cette expérience m’invite aussi à être plus attentive au long de la journée, lorsque je m’offre un moment de pratique de pleine conscience, aussi bref fût-il. Et à cette grande joie s’en ajoute une autre (comme un bonus !), celle ressentie par la gratitude envers les enseignements et les pratiques offertes par notre maître et la sangha du Village des Pruniers, grâce à qui nous pouvons vivre tant de… joie !"
"L’œuf ou la poule ?
Chèr(e)s ami(e)s ,
Jeudi dernier à la Maison de l’Inspir, nous avons chanté « Y’a d’la joie » de Charles Trenet ; et ce fut un grand moment de bonheur partagé. Bien que cette chanson soit dans le livret du Village des Pruniers, on la chante rarement car elle est assez difficile. Etre joyeux, cela ne se décrète pas et ce n’est pas toujours facile, mais quand les conditions sont favorables, la joie se manifeste comme ce fut le cas jeudi grâce à la présence d’une amie qui venait pour la première fois et qui, connaissant bien cette chanson, nous a entraînés, enchantés.
Je vous mets un lien pour vous entraîner si vous voulez (cliquez pour voir l'enseignement de Frère Phap Dung en anglais le 31 décembre 2016).
Ma marraine aime bien raconter des blagues et rien qu’en voyant son regard malicieux, son visage rayonnant on est déjà joyeux, sans attendre la chute. Je vous partage une de ses histoires favorites dont je ne me lasse pas : Un jeune disciple demande un éclairage à son Maitre Zen concernant ses difficultés dans la pratique de la méditation. Le Maître le reçoit et l’écoute : « Maître, je reste assis sur le coussin pendant des heures et je n’arrive pas à me concentrer, mon esprit vagabonde et mon corps est douloureux. Je n’atteindrai jamais l’éveil.» Le Maître lui sourit et lui dit, compatissant, « Ne vous inquiétez pas, ça va passer ; continuez à pratiquer !» Le disciple persévère et un beau matin il touche l’extase, la plénitude. Il se sent relié au cosmos, son esprit est lumineux, son cœur est plein d’amour, il est plein d’énergie, libre, joyeux…Il demande aussitôt audience à son Maître qui le reçoit, écoute avec attention son récit enthousiaste, lui sourit et lui dit, compatissant : « Ne vous inquiétez pas, ça va passer ; continuez à pratiquer ! »
« Pratiquer la joie pour s’éveiller…… », c’est un Koan pour moi, une énigme du genre « C’est la poule qui fait l’œuf ou bien c’est l’œuf qui fait la poule ? ». Je suis enclin à penser que la joie serait un aboutissement, un fruit, pas une cause, une racine. Et pourtant … j’ai vécu, je vis, deux expériences nourrissantes que j’ai beaucoup de joie à partager.
La première concerne la pratique de l’arrêt (Samatha) en méditation assise : couper la radio intérieure des pensées, ramener le mental dans l’ici et le maintenant. Cet été, lors d’une retraite santé en montagne, une sœur nous a proposé le « moyen habile » suivant : Si vous voulez, imaginez-vous que votre esprit est comme un jeune chiot exubérant, curieux, joyeux. Vous avez le choix entre deux méthodes pour le ramener à la niche de l’ici et maintenant. La première est la contrainte, la soumission ; la deuxième est la liberté, le respect : lui donner envie d’être là pour participer à l’aventure de l’instant, de ce qui s’y vit, s’y invente, s’y transforme. Vous n’obtiendrez pas le même résultat avec chacune d’elles ! En effet, le chemin (bien qu’il ne soit pas toujours confortable) de la liberté et de la joie authentique est éveil (progressif) : pratiquons-le avec diligence comme dit la chanson « Enfer ou Paradis, j’les connais tous les deux, je choisis ou je veux aller…… »
La deuxième concerne la pratique du « joyeusement ensemble », ou Allégria comme aime l’appeler sœur abbesse, appelée encore be-in chez les jeunes du mouvement wake-up. Je ne sais pas (encore complètement) pourquoi j’ai une vraie difficulté personnelle quand « il faut s’amuser, être gai, faire la fête à un moment programmé » . J’ai tendance à fuir, ne pas venir ou à rester en retrait. Peur du ridicule ? d’être la honte ? Cela éveille une souffrance enfouie profondément en moi. C’est sur mon chemin de guérison, indéniablement. En même temps je suis touché par cette pratique de l’Allégria, par la simplicité et la générosité des participants, par la joie et la légèreté qui se dégagent. Je suis maintenant heureux de participer à la préparation et à l’interprétation de saynètes joyeuses avec d’autres personnes. Il y a des formations internes qui se transforment en moi grâce à cette pratique. Je peux maintenant (parfois) oser me monter tel que je suis, vulnérable, et laisser spontanément se manifester authentiquement ce qui me traverse, confiant, vivant.
Voilà, je vais arrêter là mon témoignage en vous disant aussi tout le bonheur que j’ai d’être avec mon petit-fils, Lucas, (qui a eu un an hier) nourri par son calme, sa curiosité et capacité d’émerveillement : Cultivons là ensemble cette précieuse capacité d’émerveillement, source de joie infinie.
Chantons
La joie est comme le printemps, elle épanouit les fleurs tout autour de la terre…
Oh appelez-moi par mes vrais noms, pour que ma joie et ma peine ne fasse plus qu’une !
Avec une infinie gratitude pour Thây."
Parfois, votre joie est la source de votre sourire... mais parfois c'est votre sourire qui est la source de votre joie
Quatrième message de la retraite d'hiver 2016-2017
Quatrième facteur d'éveil : Priti ; la joie
Que la joie soit un facteur d'éveil est réjouissant en soi, c'est rassurant aussi, nul besoin d'être fermé, austère.
La joie est aussi une des quatre vertus illimitées. Elle est alors appelée Mudita « Une joie faite de Paix et de contentement » C'est aussi le cinquième des seize exercices proposés dans le Soutra de la respiration consciente qui nous invite à trouver la joie simple, sans exubérance du Bodhisattva. Une joie qui donne de la lumière, de l'ampleur à ce qu'elle touche et qui est communicative.
Généralement, dans la vie quotidienne, la joie est un constat. Une rencontre, un événement nous ont rendus joyeux et nous le sommes davantage si nous avons des amis(es) avec qui partager cette joie.
La joie est aussi une pratique. Cet aspect ne nous paraît pas évident d'emblée, la joie est alors le fruit de la pratique.
« Ma joie est comme le printemps
Elle épanouit les fleurs
Tout autour de la terre »
Propositions d'exercices :
Observer la joie au quotidien :
Une rencontre, la beauté, la bonté peuvent nous procurer de la joie.
- Comment en prenons-nous conscience ?
- Observons les sensations corporelles et mentales que nous procure cette joie. Souvent nous voyons la joie comme un processus mental en oubliant ses manifestations corporelles
- Détectons la joie dès qu'elle se manifeste : Pour des raisons de conditionnements parfois ancestraux, nous sommes plus attentifs à ce qui ne va pas qu'à nous réjouir de ce qui nous est offert. Nous pouvons relire avec profit la cinquième façon de mettre fin à notre irritation et à notre colère*.
En cette période d'échanges de cadeaux, savons-nous totalement recevoir avec bonheur et…donner ?
- Cultiver la gratitude : c'est une source infinie de joie « merci pour cette fleur » « merci pour ta présence, ton sourire » « merci d'être depuis si longtemps à mes côtés »…Et apprenons à exprimer notre gratitude de façon appropriée, en évitant le piège d'être donneur de leçons : parfois un sourire suffit.
- Nous vous invitons à écrire joies et gratitude dans un journal - la liste peut être longue - et à vous les remémorer le soir avant le sommeil.
*Voir le Soutra des cinq méthodes pour mettre fin à l’irritation et à la colère, Chants du Cœur, Thich Nhat Hanh, Editions Sully.
Nourrir la joie ; une pratique et le fruit de la pratique :
Nous n'avons pas besoin d'attendre qu'un événement nous procure de la joie, nous pouvons être heureux simplement parce que « Conscients(es) de la chance que nous avons d'être sur ce chemin, nous pouvons cesser de nous faire du souci pour le présent et d'avoir peur de l'avenir » (introduction aux 5 Entraînements à la Pleine Conscience)
- Nourrir la joie : la connaissance et l'observation des sensations corporelles ou mentales qui nous procurent de la joie, nous permettent d'apprendre comment nourrir notre joie dans « la paix et le contentement », c'est le fruit des pratiques proposées dans le premier point. Identifions profondément ce qui nourrit la joie, prendre refuge dans la Sangha nous permettra d'être plus pertinents.
Nous pouvons relire dans le deuxième des cinq Entraînements à la Pleine Conscience : « J'approfondirai ma compréhension du bonheur véritable, qui dépend davantage de ma façon de penser que de conditions extérieures »
Et dans le cinquième :
« Je m'entraînerai régulièrement à revenir au moment présent pour rester en contact avec les éléments nourrissants et porteurs de guérison qui sont en moi et autour de moi. »
La joie peut devenir une « joie sans objet », simplement parce que nous sommes nés en tant qu'êtres humains et que nous en sommes conscients(es) « l'Homme est la nature prenant conscience d'elle-même » (Elisée Reclus, célèbre géographe précurseur de l'écologie natif de Sainte-Foy-la-Grande).
- La joie derrière les larmes : la joie est la mouette sur la vague, heureuse de monter et heureuse dans la descente, car la joie et la peine, comme tout phénomène, sont soumises à l'impermanence.
Nous pouvons avoir du mal à comprendre que le cinquième des seize exercices de la respiration consciente nous invite à être en contact avec un sentiment de joie alors que nous sommes au creux de la vague, nous pouvons même éprouver un sentiment de colère, pourquoi devoir ressentir de la joie alors que la tristesse nous submerge ? Certes nous pouvons penser qu'il n'y a pas de sentiment de joie en nous, mais pouvoir simplement être sur son coussin, entourés d'amis de pratique peut déjà être une source de joie.
Dans les moments difficiles la joie est comme l'arc-en-ciel, un rayon de soleil dans les larmes de pluie se superposant aux sombres nuages orageux. L'idée n'est pas de réprimer les sentiments, que ce soit la tristesse ou une joie débordante, mais de faire de son mieux pour les transformer et accepter qu'ils se transforment, la bienveillance envers nous-même, la patience et la confiance nous y aideront.
« Ma peine une rivière de larmes
Si vaste qu'elle emplit
Les quatre océans »
- Pratiquer la Metta méditation : - au Village des Pruniers, cette méditation est traditionnelle pour la nouvelle année. Vous trouverez le texte complet ci-dessous.
Nous vous proposons une piste : par exemple pour une méditation de 30mn environ commencer par revenir à l'expérience du souffle, des sensations corporelles et choisir une des lignes de la Metta méditation.
Par exemple :
« Que je sois heureux(se) et en paix léger de corps et d'esprit »
Envisager cette phrase comme un mantra et non comme un sujet de réflexion.
Puis l’adresser à une personne proche
« Qu'il/elle soit heureux(se) et en paix léger de corps et d'esprit. »
Et à un groupe de personnes connues ou non
« Qu'ils/elles soient heureux(se) et en paix léger de corps et d'esprit. »
Pour nous aider à développer notre inclusivité et à ne plus nourrir l'esprit de vengeance, nous pouvons l'adresser à une personne qui nous cause quelques difficultés. Certes nous ne sommes pas d'accord, ou nous sommes en colère (légitimement ?) mais tout comme nous elle aspire au bonheur.
« Qu'il/elle soit heureux(se) et en paix léger de corps et d'esprit. »
Si des réticences ou des résistances apparaissent, comment les accueillons-nous ?
Metta méditation
Cette méditation est commentée par Thầy dans le livre : Enseignements sur l'Amour, chapitres 3, 4, et 5
L'amour de soi
Que je sois heureux(se) et en paix léger de corps et d'esprit
Que je sois en sécurité et à l'abri des accidents
Que je sois libéré(e) de la colère, des afflictions, de la peur et de l'anxiété
Qu'il/elle soit heureux(se) et en paix léger de corps et d'esprit
Qu'il/elle soit en sécurité et à l'abri des accidents
Qu'il/elle soit libéré(e) de la colère, des afflictions, de la peur et de l'anxiété
Qu'ils/elles soient heureux(ses) et en paix léger de corps et d'esprit
Qu'ils/elles soient en sécurité et à l'abri des accidents
Qu'ils/elles soient libérés(es) de la colère, des afflictions, de la peur et de l'anxiété
Amour et compréhension
Puissé-je apprendre à me regarder avec les yeux de la compréhension et de l'amour
Puissé-je reconnaître et toucher les graines de joie et de bonheur en moi-même
Puissé-je identifier et voir les sources de colère, d'attachement et d'illusion en moi-même
Puisse-t-il/elle apprendre à se regarder avec les yeux de la compréhension et de l'amour
Puisse-t-il/elle reconnaître et toucher les graines de joie et de bonheur en lui/elle-même
Puisse-t-il/elle identifier et voir les sources de colère, d'attachement et d'illusion en lui/elle-même
Puissent-ils/elles apprendre à se regarder avec les yeux de la compréhension et de l'amour
Puissent-ils/elles reconnaître et toucher les graines de joie et de bonheur en eux-mêmes
Puissent-ils/elles identifier et voir les sources de colère, d'attachement et d'illusion en eux-mêmes
Nourrir le bonheur
Puissé-je savoir comment nourrir les graines de joie en moi chaque jour
Puissé-je vivre avec fraîcheur, solidité et liberté
Puissé-je me libérer de l'attachement et de l'aversion, sans tomber dans l'indifférence
Puisse-il/elle savoir comment nourrir les graines de joie en lui/elle chaque jour
Puisse-il/elle vivre avec fraîcheur, solidité et liberté
Puisse-il/elle se libérer de l'attachement et de l'aversion, sans tomber dans l'indifférence
Puissent-ils/elles savoir comment nourrir les graines de joie en eux/elles chaque jour
Puissent-ils/elles vivre avec fraîcheur, solidité et liberté
Puissent-ils/elles se libérer de l'attachement et de l'aversion, sans tomber dans l'indifférence